Quand je vois cette image, rien n'est naturel, on dirait un HDR trafiqué et commun sur Flicr. Ce n'est pas une critique, et ne le vis pas comme ça. Tu as recadré et redressé l'image, c'est évident. Le résultat reste plaisant.
Je ne le prends pas mal, car c'est plutôt flatteur
A ce moment du coucher de soleil (il est couché depuis un moment déjà), la lumière et les couleurs ne sont pas du tout habituelles, comme je l'avais appris et commenté sur un ancien post (de l'Aubrac, je pense). Leur restitution est un casse-tête pas facile à résoudre:
. il y a plusieurs températures de couleur dans l'image du fait de la diffraction des rayons du soleil derrière l'horizon (décrit dans cet ancien post),
. le capteur et l'œil ne voient pas de la même façon: même si nous voyons large, l'œil (et le cerveau
) corrige instantanément la netteté, la luminosité et la bdb de la zone pointée par le regard. Quand tu regardes le ciel, il n'est pas cramé; quand tu regardes le sol, il n'est pas noir et rien n'est bouché. Le restituer est une affaire de dosage délicat
Et le capteur ne compresse pas du tout les hautes et basses lumières comme le font nos yeux.
. les couleurs très nuancées de cet instant supportent mal les conversion jpg, et sur mon écran Eizo ce que je vois sous LR et le rendu jpg que j'en vois sous NL sont deux images bien différentes, et je ne sais pas comment gérer ça, à part avec beaucoup de patience et à l'aveuglette, ce qui m'intéresse "moyennement". Il faudrait quand-même que j'essaie un traitement dans la config "web" de l'écran,
. la perception des résultats dépend éminemment de l'écran d'observation et de son réglage, et de la lumière de la salle où il se trouve. Curieusement, sur ma tablette, la photo jpg que tu préfères a un look acceptable alors qu'elle est "tutti frutti" sur l'Eizo, et pas l'autre … On perd souvent de vue l'impact de l'écran sur les résultats observés et j'ai peur que les convertisseurs jpg des logiciels (LR en tous cas) ne rajoutent leurs propres pondération.
Je déteste autant que toi les photos "tutti frutti" et ne m'amuse jamais à cela. Par contre je suis fortement "accro" de ces instants étonnants après certains couchers de soleil ou pendant quelques secondes le ciel peut présenter toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Ca dure à peu près 30s pendant lesquelles on voit les nuages passer de l'orangé (l'horizon) au rose violacé (en altitude) et le ciel derrière de pastel jaune, à vert pale, bleu-violet. Je n'ai pas identifié de règle précise quant au moment de son apparition (ou pas !). L'hygrométrie intervient sans doute (plutôt après des pluies), le vent (il faut sans doute des poussières dans le ciel, mais pas trop ! Avec la pollution de Lyon ça marche rarement
), le nombre et l'altitude des nuages, aussi. Ce soir-là, le soleil se couchait à 18:03 à Montpellier et la photo que tu n'aimes pas a été prise à 18:24 (l'autre, celle en double, à 18:19). Sur l'Aubrac, je l'ai observé plus de 3/4h après le coucher du soleil. Si tu as la patience d'attendre après un coucher de soleil (entre chien et loup), tu l'observeras peut-être … et gare à l'addiction
La photo que tu rapportes est prise au 16-35 mm à 35 mm. Elle est juste recadrée en 16x9 pour donner une symétrie "sereine" à l'image. Toute sa largeur est gardée. Elle n'est pas redressée
Sur un paysage, et avec un trépied, un ancien de l'argentique à le temps (et l'habitude) de peaufiner un cadrage.
L'autre a été également été prise au 16-35 à 18 mm, d'où les déformations observées. Je n'ai pas recadré (ni redressé, non plus) cette image, car ça m'intéressait de garder la courbe du ciel, et son parallélisme au relief, au milieu de l'image.
Mais tu vois dans la recherche du plus naturel, je vais préférer ta seconde sur l'autre post. Elle est comme elle est, penchée un peu, c'est lié à l'optique. C'est plus instantané, bref, ça rend mieux.
La pénombre du sol à cette heure tardive rend mieux la scène.
Dans la deuxième, j'ai laissé le sol plus sombre pour centrer le regard vers cette zone de ciel "joliment" parallèle au relief. Dans la réalité, même à 18:25, le sol présentait sans doute encore plus de détails qu'on n'en voit dans cette première. Et sur celle-ci, j'étais dans la logique de sortir autant de luminosités, couleurs qu'observées, sachant qu'après "qui peut le plusss peut le moinsss !" comme on dit à Montpellier
Ca diminue forcément le contraste, avec une image qui peut paraitre terne, mais c'est le cas entre chien et loup. Malgré les filtres dégradés, on voit qu'on touche vite les limites de dynamique de nos capteurs
En tous cas, s'il fallait prouver que restituer une impression, c'est plus que de la technique, on aurait bien réussi
Encore merci de tes précieux commentaires, Fred