Merci Fred
Les mesures spot sont essentielles dans cette approche Zone System. Par contre si nos capteurs savent enregistrer beaucoup et si beaucoup est récupérable en post-traitement, je trouve qu'on altère beaucoup la subtilité de certaines lumières/couleurs dès qu'on doit trop tirer sur les curseurs. Je me suis arrachés quelques cheveux après des couchers de soleil sur l'Aubrac.
L'approche m'a scotché sur ce point en me permettant de trouver tout naturellement les bonnes conditions de pdv (avec le filtre dégradé adapté): cf. dernier coucher de soleil dans l'Hérault.
Je risque mes dernières impressions sur mon approche du "Zone System":
+ Conçue pour le N&B, l’approche se transpose bien à la couleur pour la gestion des luminances des sujets: Si les gris sortent bien, c’est que les 3 composantes « couleur » sortent bien. Pour gérer finement les aspects colorimétriques, il faut compléter (l'approche ne permet pas de savoir comment rendre les nuances de couleur d'un coucher de soleil
).
+ visualiser les capacités de rendu réel de sa chaine de traitement me semble essentiel pour prévoir et régler ses réactions dans des conditions de lumières délicates.
+ la première étape de l'approche (étalonnage) est simple à mettre en œuvre,
+ l'exploitation de cet étalonnage sur le terrain permet de se sortir de "toutes" les situations de mesure d'exposition (notamment celles où les automatismes de l'appareil sont "piégés") en totale autonomie,
+ ça permet de faire des plans de prise de vue précis pour des cas délicats (emploi de filtres, de lumière d'appoint, réglage de bracketing pour du HDR, dosage du filling dans les portraits en extérieur), de garantir les vues nécessaires et donc d'en optimiser le nombre ainsi que la durée de la pdv puis du post-traitement,
+ ça limite le temps de post-traitement tout en augmentant la qualité du résultat (lumières rendues aussi directement que possible, sans tirages abusifs sur les curseurs (et distorsions) pour les retrouver,
+ en apparence on pourrait penser l'approche surtout pertinente pour des sujets nécessitant peu de réactivité (paysage, studio); dans la pratique, ces sujets peuvent nécessiter beaucoup de réactivité (instant décisif pour le portrait, lumières ultra-changeantes d'un coucher de soleil) et l'approche est précieuse pour anticiper des réglages. Ce doit donc aussi vrai pour d'autres sujets nécessitant de la réactivité (spectacles, sports, reportages) ?
+ j'ai l'impression que cela doit rendre "facile" (logique ?) la gestion des lumières de studio (natures mortes, portrait) en incitant à réfléchir au placement des zones sombres, claires, "grises", à leur augmentation/diminution, et non en essayant de retenir des recettes pour faire un low-key, high-key, contre-jour, etc . Je ne sais pas si es toujours parmi nous, Thielise, et si tu pratiques ?
+ l'approche est très pragmatique et "garantit" les résultats: elle se base sur ce qu'on a et sur ce qu'on sait faire, donc pas de surprises à l'arrivée.
+ loin d'être une contrainte à la créativité du photographe, c'en est un double soutien (à la pdv et au post-traitement)
+ des possibilités de nos appareils trouvent là tout leur intérêt: mesures spot d'exposition, utilisation du liveview pour étaler la couverture de mesure spot à tout le cadre de visée et pour une meilleure vue dans les zones d'ombres (le balayage de l'écran reste lent).
+ l'approche permet aussi de définir précisément les caractéristiques des accessoires de pdv complémentaires qui pourraient être nécessaires (exemple: "intensités" des filtres, puissance des éclairages complémentaires).
+ Approche très formatrice pour apprendre à jongler avec les IL, le principe de réciprocité, les réglages d’exposition, le choix des accessoires.
₋ ces bases de la photographie sont à acquérir absolument pour mettre cette approche en pratique "fluidement": c’est un bon moyen pour le faire, et peut-on faire sans ?
₋ Amateurs de presse-bouton, recettes, smartphone / selfie s’abstenir ! Même si c’est facile à mettre en œuvre (beaucoup plus qu’à raconter ! )
₋ en toute logique, l'étalonnage serait à effectuer avec tous ses objectifs les plus utilisés et avec les sensibilités ISO les plus utilisées, car ces paramètres peuvent influer fortement sur les rendus effectifs (dynamique). Si on veut tirer le meilleur de son matériel , c’est finalement très vite fait, puis un sérieux gain de temps/efficacité après coup.
- coût d'un posemètre externe "spot" si on veut des analyses rapides des luminances du sujet et des visualisations de leurs écarts.
Tout cela reste mes perceptions par rapport à mes manies photographiques. Ce n'est en rien une obligation pour faire des photos !
J'espère que ça va dissuader les derniers hackers chinois et ... que je ne vous ai pas trop ennuyés