Le zone system est une méthode plus ou moins complexe (qui peut aller de la simple approche à un monstre que seul une élite peut appréhender sereinement) et qui permet de maitriser et optimiser toute la gamme de luminosité et contraste, de la prise de vue au tirage en passant par le développement pour produire de parfaits tirages.
C'était notamment la méthode par excellence d'Ansel Adams, l'un des plus grands photographe de paysage américain.
Cette méthode est à la base dédié au N&B argentique (en particulier sur Négatif) mais a dévier sur la couleur (et là attention, il ne faut plus être humain pour comprendre) et certains des points peuvent aisément s'appliquer au numérique (avec quelques différences notoires) comme le précise si bien Phil.C. Les version très avancés parle de densitométrie, et autres termes barbare et barbant.
Le zone system nécessite de connaitre parfaitement la gamme de dynamique du film (ou capteur), ainsi que de ce qu'il est possible de pousser au développement du film (ou du RAW
) et enfin de connaitre la gamme de contraste de son papier car une belle photo ne vie bien que sur papier
. J'allais oublier, mais il est aussi impératif de savoir comment se comporte son spot mètre pour compenser son résultat en conséquence (on vous a ennuyer pour dire que la lumière incidente, il n'y a que ça de vrais, c'est faux, un spot mètre bien géré est autrement plus efficace).
Ensuite, ça se passe en 3 étapes...
1) Le contemplatif, l'estimation et la mesure
De loins la plus importante étape, nous allons bien regarder notre paysage, notre nature morte ou portrait (pas trop adapté au sport
) pour essayer d'imaginer notre tirage finale et estimer dans quel zone de gris tombera chaque zone de l'image.
C'est d'ailleurs de là que vient le zone system, il faut mesurer chaque zone de l'image et essayer de voir dans quel zone, de 0 à 9 elle tombera, en sachant que le 0 étant le noir le plus absolu, le 9 le blanc pur du papier et le 5, un gris neutre à 18% de réflectivité (le gris moyen sur lequel toutes les cellules du monde sont étalonnés).
Ça demande un évident devoir de réflexion car en général, on réfléchis en couleur et là, il faut réfléchir en N&B.
A noter qu'il faut mesurer chaque zone de l'image avec un spot mètre fin (1° à 5°) pour être précis et surtout le compenser, quand vous mesurez de la neige, la cellule mesure du gris moyen, il faut donc sur exposer sa mesure et quand vous mesurez un tas de charbon, il se base encore une fois sur un gris, il faut donc sous exposer son résultat.
Ceci vous permet de mesurer vos écarts de contraste, de savoir ce qui risque d'être bouché ou cramé et de savoir sur quel expos se baser pour le minimiser au maximum.
En argentique, il faut exposer pour les basses lumières et développer pour les hautes.
En numérique, c'est quasiment pareil. Il faut savoir que ce sont les zones claires les mieux défini et qu'une image trop sous ex sera gravement peu défini (perte de contraste, de détails, et grosse augmentation du grain).
Il va donc falloir exposer pour les basses lumières en sur exposant au besoin l'image tout en faisant attention à ne surtout pas cramer les zones trop claires car en numérique, c'est linéaire et la pente est plus raide. La perte d'information dans ces zones se fait de façon brutal et définitive, il faut donc être très vigilant de ce coté.
Avantage du numérique, si la scène présente trop de contraste, vous pouvez augmenter la dynamique du fichier en assemblant plusieurs images à l'exposition différente (le fameux HDR).
De cette façon, vous avez un négatif ou un fichier RAW parfait.
2) Le développement
En argentique, il va falloir jouer sur le type de révélateur, la température et le temps de développement.
En numérique, vous allez travailler sur les RAW pour correctement exposer, potentiellement augmenter la dynamique (HDR ou autre, tant que ça reste naturel) et éventuellement augmenter ou réduire le contraste.
3) Le tirage
En argentique, on va jouer sur les papier et l'agrandisseur, avec un parfait négatif comme propose le zone system, vous pouvez parfaitement exprimer ce que vous avez imaginer devant la scène avec les bonnes densités là où il faut.
En numérique, on va jouer sur les papier et le type de support (jet d'encre, tirage argentique), mais le plus gros du travail se sera produit en retouche (l'étape 2 bis si on peut dire).
Voilà, un semblant d'approche, si il vous en dit d'aller plus loin, je vous conseil de vous plonger dans les racines avec un bon papier numérique, je vous conseil par exemple celui de Jean-Claude Mougin maitre français du platine palladium :
http://www.platine-palladium.fr/telechargements/z.pdf
Un truc de complet geek pour le numérique :
http://www.normankoren.com/digital_tonality.html