le zone system a été mis au point par Ansel Adams, du temps de l'argentique, quand l'observation des photos se faisait "exclusivement" sur papier et qu'il fallait jongler avec les capacités de rendu des différentes "duretés" de papier et avec les conditions de développement de la pellicule pour tirer le meilleur parti de l'ensemble, en fonction de ce que le photographe voulait rendre.
Les principes sont assez simples (quand on est passé par la case argentique), mais ne sont pas adaptés à des "instantanés" (amateurs de selfies, s'abstenir
) :
. mesurer les différentes intensités de lumière du sujet et donc les écarts, entre ses différentes parties,
. imaginer ce que l'on veut restituer du sujet (contrastes, détails, noir complet, blanc total, ...): A. Adams classait les intensités de lumières du sujet, en 10 zones (de 0 / noir total, à 9 /blanc total) selon ce qu'il voulait faire d'un point de vue artistique,
. ensuite, en fonction de ses mesures et de ses souhaits, et connaissant les possibilités des plaques de film disponible, leurs possibilités de développement et les capacités de rendu de papier (selon leur développement ...), il fallait faire le choix de l'émulsion, du calage d'exposition, des conditions de développement, du papier et de son développemnt (la chaine de traitement de l'époque), et éventuellement de correcteurs d'exposition adaptés (filtres, lumière d'appoint, ...),
- puis mettre tout ça en pratique.
Cette gestion "holistique" peut sembler complexe, mais maitriser la chaine de traitement et agir en conséquence, reste toujours d'actualité, et c'est sans doute plus complexe aujourd'hui que du temps de l'argentique
Par certains côtés, c'était plus facile à gérer, car il n'y avait qu'une seule visualisation du résultat: l'impression finale.
Aujourd'hui:
. nos appareils photos sont de très bons posemètres (en mesure spot) pour mesurer les différentes intensités lumineuses du sujet, pour peu qu'on sache évaluer les IL sur la base des sensibilité/vitesse/diaphragme ...
. il faudrait toujours savoir ce qu'on veut obtenir pour régler l'exposition en conséquence,
. les possibilités de "sortie" des images sont plus nombreuses (écrans, imprimantes, web, ...). Leurs qualités sont diverses et loin d'être toujours maitrisables
. on développe les images avec des logiciels de qualités/possibilités diverses, sur des écrans et les images vont être affichées sur d'autres écrans (dont on ne maîtrise pas du tout les réglages) et si on n'imprime pas soi-même, la maitrise de l'impression peut-être un sport difficile ou cher. Et quand on a fini de traiter les images, ont les convertit dans un format beaucoup moins résolu et moins nuancé (jpg) avec un outil de conversion pas toujours contrôlable ...
On a beaucoup de possibilités de maîtrise de l'image en amont, mais très peu (et souvent avec beaucoup de dégradation) en sortie, ce qui est interpelant, quelque part. La maîtrise totale de la chaîne de traitement devient quasi-illusoire.
Pour ce qui nous intéresse (exposer au mieux en gardant un maximum de nuances), si la lumière est simple (pas de grands contrastes, lumière suffisante), les réglages et post-traitements standards suffiront à la majorité des images.
Sinon (la mariée sur un tas de charbon, ou le merle sur un tas de neige, au soleil
), je pense qu'il faudrait faire des tests avec son appareil pour savoir:
. quelles surexpositions on peut se permettre tout en gardant des détails dans les hautes lumières,
. quelles sous-expositions on peut se permettre tout en gardant des détails dans les ombres.
. quel niveau de bruit on peut accepter (et donc de montée en ISO)
. si les contrastes "passent" avec seulement des réglages, régler en fonction des zones (claires ou sombres) où on veut des détails,
. si ça ne passe pas, recourir aux filtres, éclairages complémentaires, diffuseurs, ...
Comme disait Fred, on n'est pas obligé de faire tout ça, mais le comprendre au moins peut-être important pour ne pas attendre de son appareil plus qu'il ne peut donner. Pour le fignolage, le photographe peut-être l'élément limitant
J'espère ne pas avoir le suicide d'amateurs de selfies sur la conscience, après ça, mais je doute qu'il en passe beaucoup par NL.
Il m'arrive de rêver d'un viseur qui afficherait les différences d'IL en direct entre les différentes zones de l'image... (pas comme les hybrides ou les visualisations des images des réflex, qui affichent sur un écran moyen les qualités d'un jpg très limité), mais ça c'est une autre histoire, même si c'est sans doute très faisable techniquement.