Cette question sur le choix d'un objectif pour faire des macro-photographies revient régulièrement.
J'ai trouvé, par hasard, un exercice qui permet de se faire très rapidement une idée bien concrète des paramètres à prendre en compte.
Je vous avais mentionné dans un post précédent un site pour le suivi photographique des insectes pollinisateurs [publicité gratuite pour un site à but non-lucratif du Muséum d'histoire naturelle
]:
http://www.spipoll.org/le-spipoll/presentation
NB: Le site est perfectible et ne semble bien marcher qu'avec Mozilla/Firefox (des fonctionnalités ne marchent pas du tout sous IE, dont la consultation des collections).
La participation est simple:
1) on prend une vue de fleurs en cours de pollinisation dans leur environnement (tout est permis: nature, jardin, ...),
2) on prend une vue plus rapprochée de ces fleurs de façon à pouvoir les identifier ensuite
3) on prend des photos de tous les insectes se posant sur ces fleurs, pendant 20 minutes (le but n'est pas de faire des photos d'art mais de capter tous les insectes, araignées ... présents pour ensuite pouvoir les identifier
4) on déclare sa collection: lieu de prise de vue, dates, conditions météo; photos de l'environnement; photo et identification des fleurs; photos et identification des insectes observés (on garde une photo par type d'insecte). Des utilitaires permettent d'identifier fleurs et insectes
5) on poste. Les identifications proposées sont confirmées/corrigées par des spécialistes de l'entomologie.
Rien de bien compliqué mais la pratique s'avère éducative !!!
Je poste des photos pour l'exemple. Elles n'ont rien de génial et réunissaient bien des conditions pour des photos "casse-gueules"
1) environnement (ici un coin de jardin)
Là rien de difficile, tout objectif peut convenir (ici micro-Nikkor 60mm - 1/640s - f/8,0 - ISO200 sur le d300s, donc équivalent 90mm).
2) plan plus rapproché des fleurs (même remarque et objectif - le 16-85 aurait tout aussi bien convenu)
3) ça se corse.
Si certains insectes sont assez gros et pas très craintifs:
3.1 (60mm) C'aurait été l'occasion de tester l'effet d'un diffuseur pour diminuer l'ombre, même si la blancheur des fleurs y participe un peu
d'autres sont petits et nécessitent une approche plus discrète:
3.2 (60mm - f/8,0) l'araignée se cache sous les pétales au moindre mouvement (et un télé un peu plus fort conviendrait sans doute mieux: le 60 mm m'aurait permis de m'approcher d'avantage, mais elle ne l'entendait pas comme çà
):
Pour photographier les fleurs de très près, l'objectif irait bien.
3.3 là l'araignée reste timide (prudente ?
) pour casser la croute tranquillement !
3.4 (là il faudrait se mettre "en affut" avec un pied pour pouvoir s'approcher d'avantage ?)
3.5 là, la bestiole est plus grosse mais extrêmement craintive. Je me suis dit que le grossissement du 70-300 allait faire ce qu'il fallait ! Mais la distance minimale de mise-au-point est d'1,5m et voilà ce que ça donne à 300mm, f/8 e, à 1,5 m, à main levée au 1/1000s:
3.5b, en recradrant en post-raitement:
(dans le genre boulet de charbon sur une robe de mariée, ce n'est pas mal non plus)
Je ne sais pas quel est le niveau de qualité délivré par les 18-300 et 28-300 (qui permettent une mise au point à 0,5m) sur ce genre de photo, mais le grossissement doit être intéressant ?
3.6 Pour finir une variété d'abeille au 60mm: si avec cet objectif on peut faire la mise-au-point à environ 4cm de la lentille frontale, la demoiselle ne serait pas laissée approcher d'avantage. Là, un 105 ou 150 mm macro n'aurait sans doute pas nui
. La distance minimale de map ne fait pas tout
4) identification des insectes : l'utilisation de module d'identification est intéressante car on découvre les critères d'identification qu'il faudra essayer de mieux saisir à l'avenir (forme/taille des antennes, aplatissement des pattes, reflets des yeux, densité de pilosité, ...
Récompense à l'arrivée quand on découvre les jolis noms de ces bestioles (3.1 cuivré commun (lycaena Phlaeas), 3.2 araignée-crabe Napoléon, 3.5 éristale aux yeux ponctués, 3.6 halicte femelle; ...).
Essayez, même juste pour vous, c'est formateur ! Au-delà des limites de l'objectif, il y a celles de la technique de prise de vue puis des pistes pour les travailler.
Je pense que ça vaut vraiment la peine de prendre les photos des sujets que l'on cible de "macro-photographier" avec les objectifs dont on dispose (même si pas "macro" du tout), et de voir - à la prise de vue, puis au post-traitement - quels sont les éléments limitants. Cela permet, je crois, de vite orienter ses choix: focale, distance minimale de map, définition, pied pour affut, déclencheur à distance, flash si les sujets sont peu lumineux et/ou remuants ou si besoin de plus grande profondeur de champ, ...
Au final, il faut 20 mn pour s'en rendre compte
Alphonse, je me demande quelles bestioles doivent attirer tes "pissenlits" !!! Une occasion de ressortir ton d300 ?
j'espère que ça peut vous aider et n'avoir pas été trop bavard, mais vous avez l'habitude
~ 5lou