Petit tuto sur le post-traitement

Quelque soit votre logiciel, venez apprendre ici les techniques pour retoucher vos photos comme des pros.
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antonien
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Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar antonien » 31 mai 2011, 21:26

Le post-traitement : les bases

Le post-traitement est un sujet qui suscite la controverse. Il y a un d’un côté les pros du post-traitement, virtuoses de Photoshop, de Lightroom ou d’Aperture… et de l’autre les antis, drapés dans la revendiquation de la pureté du geste photographique.
Dans ce tuto nous essaierons d’expliquer ce qu’est le post traitement et pourquoi il peut être nécessaire de post-traiter.

Qu’est-ce que le post traitement ?

Le post-traitement consiste à retoucher le fichier produit par un appareil photo pour améliorer le rendu de l’image. Le post-traitement regroupe un certain nombre d’opérations dont les principales sont :
- le réglage de la balance des blancs,
- le réglage de l’exposition,
- le réglage du contraste (correction du gamma),
- le réglage de la saturation,
- l’accentuation de la netteté.
La réduction du bruit est une opération particulière que nous ne traiterons pas ici. La correction des défauts de l’objectif (distorsion, aberration chromatique, vignettage) est un autre type de post traitement qui est de plus en plus souvent réalisée automatiquement par les appareils eux-mêmes.

Pourquoi post-traiter ?
Commençons par corriger une idée reçue au sujet des fichiers supposés non traités.
TOUTES LES PHOTOS NUMERIQUES AU FORMAT JPEG SONT POST-TRAITEES.
Les appareils les plus basiques sont ceux qui appliquent les post-traitements les plus violents. Le choix n’est pas, comme on le pense souvent entre :
- une image non traitée
- et une image traficotée.
Le choix est :
- voulez-vous laisser votre boîtier effectuer lui-même le post-traitement en appliquant des algorithmes sélectionnés par les marketeurs de la marque pour flatter les clients…
- ou bien préférez-vous maîtriser vous-même le processus de A jusqu’à Z et donner ainsi à vos photos un rendu qui est le vôtre ?

RAW ou JPEG
Le fichier RAW est le fichier issu directement du capteur après dématriçage. C’est le seul qui soit réellement "pur" de tout traficotage. Malheureusement, il est rarement exploitable en l’état car il est produit des images décevantes.
Le fichier JPEG contient une image post-traitée par le processeur interne au boîtier immédiatement après le déclenchement. Il est passé au travers d’une série d’algorithmes sophistiqués qui ont tous pour objet de produire une image plaisante et pleine de détails.
Une autre différence… de taille, au propre comme au figuré.
Le fichier RAW est codé sur 12 ou 14 bits… Le fichier JPEG, norme JPEG oblige, est codé sur 8 bits. Résultat : le fichier RAW est bien plus lourd que le fichier JPEG, mais il comporte aussi bien plus d’information !
On pourrait dire que le fichier JPEG est prêt pour l’impression ou la diffusion alors que le RAW nécessite impérativement un post-traitement.
Théoriquement, le JPEG ne nécessite aucune retouche. Et c’est heureux car le passage de 12 à 8 bits réduit considérablement les possibilités de traitement a posteriori.
Le travail à partir d’un fichier RAW demande beaucoup plus de temps mais il permet d’obtenir des résultats bien plus gratifiants. Il faut d’ailleurs relativiser le temps de traitement d’une série de photos en format RAW. Une fois mis au point le traitement d’une photo, les logiciels de retouche actuels permettent de recopier ces réglages pour les appliquer en bloc à toutes les photos prises dans les mêmes conditions.

Balance des blancs et température de couleur

La lumière a une couleur. C’est un phénomène naturel que nous percevons et qui joue un grand rôle dans notre appréciation du paysage qui nous entoure. Nous aimons la chaude lumière d’un coucher de soleil alors que l’éclairage indirect et froid d’une journée nuageuse nous incite à ranger notre appareil photo dans l’attente d’une lumière plus avantageuse.
Cette couleur correspond à un phénomène physique. La lumière est une combinaison de rayons de différentes couleurs. Ces couleurs ne sont pas uniformément réparties dans tout le spectre : certaines couleurs sont plus ou moins présentes. La couleur dominante varie selon que l’on se trouve à l’extérieur ou dans une pièce éclairée, selon qu’il fasse une journée ensoleillée ou nuageuse, selon l’heure de la journée, selon le type d’éclairage de la pièce dans laquelle nous sommes…
La couleur de la lumière se mesure en Kelvin. L’échelle Kelvin est une échelle de température. La couleur associée à une température donnée est celle d’un corps noir chauffé "à blanc".

Image
Echelle des températures de couleur

Le soleil au zenit donne une lumière dont la température est comprise entre 5200 K et 5600 K. Le soleil couchant donne une lumière dont la température descend progressivement de 3000 et 2000 K. La lumière d’une lampe à incandescence a une température voisine de 2500 K. La lumière dans un endroit ombragé a une température supérieure à 7000 K.

Image
Température de couleur de différentes sources de lumière

Petite particularité : on a tendance à associer au rouge la notion de chaleur et au bleu celle de froid. Pas de chance. Pour porter au rouge un corps noir il suffit de le chauffer à 2000 K… alors qu’il faut monter à près de 8000 K pour qu’il devienne bleu ! La perception physiologique est ici en parfaite opposition avec la physique. Il faut s’habituer à cette inversion des valeurs : un peu comme pour les ouvertures de diaphragme, pas vrai ?

La température de la lumière a un effet direct sur les couleurs que nous percevons. La couleur d’un objet est en réalité celle de la lumière qu’il reflète. Si la lumière qui éclaire une banane est bleutée, la banane sera bleutée…
Et pourtant nous la verrons jaune. D’un jaune très pale mais jaune quand même. Pourquoi ? Parce que notre vision est le fruit d’un processus complexe qui mêle perception réelle et interprétation. Dès lors que nous avons catégorisé un objet et que nous lui avons associé une couleur, nous le verrons toujours avec cette couleur. Ou du moins nous retrouverons toujours dans cet objet une dominante correspondant à la couleur que nous lui associons.

Aïe… Mauvaise nouvelle pour les appareils photos numériques trop précis qui auraient tendance à nous montrer cette banane avec une jolie nuance bleutée.
Cruel dilemme pour les fabriquants d’appareil. Que faire ? Tricher, tout simplement. Si l’appareil est capable de déterminer la température de la lumière ambiante, le même appareil sera capable de corriger ses effets en renforçant les couleurs faiblement représentées et en atténuant la couleur dominante.

C’est ce principe qui est appliqué dans le réglage de la "balance des blancs" (WB en anglais).
Supposons que l’appareil détecte une lumière très "froide" (8000 K par exemple). Cette lumière est caractérisée par une faiblesse des tons rouges et orangés et une sur-représentation des bleus. Il faut donc "réchauffer les couleurs" en renforçant les rouges et en atténuant les bleus (réchauffer au sens physiologique du terme, pas au sens physique).
A l’inverse, si la lumière ambiante est identifée comme chaude (lampe à incandescence à 2500 K), il faudra activer les bleus et atténuer les rouges. On va alors "refroidir" les couleurs.

En règle générale, la mesure de la balance des blancs est fiable. En général mais pas toujours :
- lorsque l’éclairage est complexe, mêlant des sources de température de couleur différente, le processeur peine à trouver la correction adéquate,
- dans certains cas très particuliers, comme au coucher du soleil, un casse-tête pour les appareils.
Le dernier cas est justement une exception à la règle de correction de la température de couleur par le cerveau humain. Le coucher de soleil est une situation que nous connaissons bien et que nous avons intégrée dans notre référentiel de couleurs. C’est d’ailleurs une situation que nous apprécions particulièrement. Cette fois, au lieu de corriger, le cerveau va surjouer les tons chauds et le souvenir que nous gardons sera particulièrement coloré. Le réglage automatique de balance des blancs se trouve pris à contrepied. Même si les logiciels de traitement intégrés à l’appareil savent maintenant identifier ce cas de figure, le résultat obtenu n’est jamais entièrement satisfaisant.
Comment rectifier un réglage malencontreux de la BdB ? Supposons que vous ayez photographié un coucher de soleil flamboyant sur les murs de Carcassonne.
Le processeur du votre appareil a correctement évalué la température de couleur (entre 3000 et 4000 K). Il en a malheureusement déduit qu’il fallait estomper vigoureusement les tons rouges-orangés et rehausser les bleus.
Pour corriger cela, il faut repartir du fichier RAW et rentrer manuellement une température plus élevée (environ 5000 K). A cette température, le post-traitement ne touche plus aux tons rouges-orangés et les bleus restent à peu près inchangés. Si par d’aventure vous fixez une température trop élevée, cette fois ce sont les tons bleus qui dispararaîtront...[/size]
Il est possible de corriger a posteriori la balance des blancs (BdB). Le fichier RAW contenant toutes les informations extraites du capteur, rien n’empèche de refaire après coup ce que le processeur intégré au boîtier effectue en temps réel pour produire un fichier JPEG. Les logiciels de retouche disponibles sur le marché offrent tous cette possibilité et donnent des résultats très satisfaisants… et parfois meilleurs que le post-traitement effectué par le boîtier à une même température de couleur.
Attention : ce réglage est pratiquement impossible avec un fichier JPEG. Pour deux raisons :
- Un fichier JPEG est codé sur 8 bits alors que l’information RAW est sur 12, voire 14 bits. La correction de la BdB demande de travailler en finesse : le passage de 12 à 8 bits a définitivement effacé les informations nécessaires à ce réglage fin. Toute tentative de correction de BdB sur un fichier JPEG se traduit en général par des artefacts peu naturels.
- Un fichier JPEG est déjà transformé. Il résulte d’un premier traitement de BdB au niveau du RAW, traitement qui a modifié l’équilibre entre les couleurs dans un rapport inconnu. De plus, il a subi un traitement du "gamma" : réglage du contraste qui rectifie la très peu naturelle courbe linéaire en sortie du capteur pour lui donner une forme "en S" plus conforme à la perception visuelle (voir plus bas). Cette correction du gamma embrouille un peu plus les cartes pour ce qui concerne la répartition des couleurs. Enfin, il est passé au travers d’un algorithme de renforcement de netteté… et cette fois c’est définitivement fichu. La netteté est obtenue en soulignant les contours des objets. Autant dire qu’elle brouille les derniers indices qui auraient pu servir à rectifier la balance des blancs !

L’exposition

C’est le post-traitement le plus simple à expliquer et à réaliser… C’est aussi celui qui sert le moins car les appareils numériques "exposent" de nos jours de manière très précise.

Le capteur d’un appareil numérique a une dynamique limitée (voir ci-dessous). La mesure d’exposition réalisée par le boîtier fait en sorte que l’essentiel de l’image tienne dans cette dynamique : que les zones les plus éclairées ne saturent pas les photo-sites et qu’il reste un peu d’information dans les zones les plus sombres. Cela amène à "caler" l’histogramme de l’image de façon à ce qu’il soit convenablement réparti sur toute la dynamique du capteur.
Un capteur, c’est une machine à compter les photons qui passent par le trou de souris de chaque photosite (5 microns par 5 microns pour le capteur du D300S). La quantité minimum de photons que peut détecter un photosite est une grandeur physique qui ne dépend ni de l’ouverture, ni de la vitesse, ni de la sensibilité ISO. Il en va de même pour la quantité maximum. Le rapport entre mini et maxi est ce que l’on appelle la "dynamique" du capteur. Elle se mesure en IL. Elle varie de 7 à 9 IL selon le type de boîtier.
L’art de l’exposition, c’est donc d’ajuster la vitesse et l’ouverture pour que la quantité de lumière provenant des zones à l’ombre soit supérieure à la valeur mini que peut mesurer un photosite et pour que la quantité de lumière en provenance des zones les plus lumineuses reste en dessous de la valeur maxi. C’est tout bête : en jouant sur le diaphragme et la vitesse, on dose le nombre de photons qui viennent frapper les photosites. C’est le principe du robinet : la pression est la même dans le tuyau mais on ajuste le débit.
L’histogramme d’une image est une représentation graphique de son exposition. Un histogramme est un profil dont chaque point comptabilise le nombre de pixels ayant un certain niveau de luminosité. Sur la gauche du profil on comptabilise les points sombres, sur la droite les points très lumineux.

Image

L’histogramme ci-dessus peut se lire de la façon suivante :
- zone A : peu de points très sombres,
- zone B : une première masse de pixels relativement sombres, sans doute la photo comporte-t’elle une zone ombragée,
- zone C : les tons moyens sont bien représentés, ils sont en général associés au sujet principal de l’image,
- zone D : un pic dans les tons clairs, c’est généralement dû au bleu du ciel, qui est très clair,
- zone E : pas de pixels "brûlés" (un pixel brûlé est un pixel d’un blanc pur : le photosite est saturé).
L’image est correctement exposée.
Une image correctement exposée a tendance à privilégier les tons moyens. Ce n’est pas nécessairement l’effet que vous souhaitez. Une photo prise sur un champ de neige devrait avoir la majorité de ses pixels massés dans la partie droite de l’histogramme. C’est contraire aux automatismes du boîtier. La photo qu’il produira vous paraîtra généralement grise. De la même façon, une photo prise dans un endroit sombre devrait avoir la majorité de ses pixels à gauche de l’histogramme. Une fois de plus, l’automatisme du boîtier tentera de corriger cet état de fait et produira une photo trop claire.
C’est la raison pour laquelle il peut être nécessaire d’ajuster l’exposition au post-traitement. C’est une opération très basique. Même s’il est possible de faire cette correction sur un fichier JPEG, il est cependant préférable de travailler sur le RAW. Si l’on cherche à récupérer des informations à droite ou à gauche de l’histogramme en décalant celui-ci, il faut savoir qu’elles sont absentes du fichier JPEG alors qu’elles sont en général préservées dans le fichier RAW.

La correction du gamma

Le capteur d’un appareil est un dispositif physique "linéaire". A une quantité de lumière correspond une valeur. Si la quantité est double, la valeur est double, si elle est moitié, la valeur est moitié. L’œil n’a rien d’un capteur linéaire. La vision humaine dans son ensemble l’est encore moins.
De plus, la dynamique d’un capteur est limitée : environ 8 IL pour une appareil DX, un peu plus pour un boîtier FX. L’œil a une dynamique bien plus grande dans la mesure où la cornée s’adapte pour faire varier le diamètre de la pupille en temps réel cependant que nous scrutons les zones sombres et les zones éclairées du paysage que nous avons devant les yeux.
Comment produire une photo qui se rapproche de l’image mentale qui se forme en nous et que nous mémorisons à partir d’un capteur aussi différent de l’œil et à l’issue d’un processus aussi étranger à celui de la vision humaine ? La réponse est, en partie, dans le réglage du gamma de la courbe.
L’image brute obtenue en sortie du capteur (après dématriçage) est extrèmement terne. Elle manque systématiquement de contraste. C’est normal : notre œil a la capacité de se focaliser sur les points intéressants du paysage ou du spectacle qu’il analyse en faisant abstraction des détails environnants (la grande majorité des "photosites" de l’œil humain sont concentrés au centre de la rétine).
Nous avons donc une perception détaillée et contrastée de ce qui retient notre attention. Le capteur traite tout de la même façon. Un détail sans intérêt ressort avec le même contraste que le sujet de la photo. Comme, de surcroît, la dynamique d’un capteur est plus faible que celle de l’œil, les contrastes paraissent écrasés.
Le réglage du gamma a pour objet de corriger ce nivellement du contraste. Le réglage du gamma consiste à renforcer le contraste là où se situe le sujet de la photo (en général dans les tons moyens) tout en réduisant celui-ci là où il ne présente pas d’intérêt (tons sombres, tons clairs).
Ce réglage est systématiquement appliqué par les appareils photos numériques aux images JPEG qu’ils produisent. Son effet est plus ou moins fort : souvent appuyé pour les paysages, plus léger pour les portraits.

Image
Réglage du gamma : courbe linéaire et courbe en S

Il est préférable de faire ce réglage du contraste au post-traitement. Il faut pour cela travailler sur le fichier RAW. L’image JPEG est codée sur 8 bits et l’accentuation du contraste introduit rapidement un effet de "posterisation" : des zones d’aplat se forment qui sont visibles sur un tirage de grande dimension. Le réglage du gamma est bien plus subtil sur un signal codé sur 12 bits.

La saturation

La saturation des couleurs est affaire de goût personnel. Les querelles sur la saturation existaient déjà à l’époque de l’argentique. Certaines pellicules étaient connues pour leur rendu très saturé. D’autres, souvent utilisées en portrait, procuraient un rendu plus naturel.
Aujourd’hui, on a pris l’habitude d’un rendu très saturé. Il faut que ça claque, que ça attire l’œil. Les ciels ont un bleu profond, l’herbe est vert-petit-pois, les tuiles bien rouges…
Pour vendre leurs appareils, les commerciaux des grandes marques nous ont donc habitués aux photos bien colorées… Certaines photos prises en mode "paysage" semblent directement issues d’un calendrier des postes.
Tout cela n’a rien de naturel. Tout est dans le réglage de la saturation. Chaque pixel de l’image est analysé suivant trois axes : la teinte, la saturation et l’intensité (le référentiel TSI, ou TSL). Il suffit alors d’augmenter la valeur de la saturation et le tour est joué.
Toutes les images JPEG produites par les apapreils numériauses sont boostées en saturation. C’est d’autant plus prononcé en entrée de gamme : les compacts de tête de gondole sont pêchus à souhait. En général, les reflex sont un peu en retrait. On s’adresse à une clientèle plus avertie et qui se laisse moins impressionner par les tons criards…
On connaît la représentation des couleurs selon ses trois composantes RVB : Rouge, Vert, Bleu.
Il est une autre représentation tout aussi complète : la représentation TSI (Teinte, Saturation, Intensité).

Image

La teinte est mesurée sur une échelle qui couvre toute la gamme de couleurs. La saturation indique si la couleur considérée est plus ou moins prononcée. Une saturation faible fait tendre la couleur vers une teinte de plus en plus grise. L’intensité joue sur la luminosité. Une intensité faible correspond à une couleur très sombre, une intensité maximale à une couleur très claire.
La saturation est, bien sûr, réglable a posteriori. C’est même de loin préférable. Une photo du peloton du tour de France mérite un rendu très coloré des maillots. Ce n’est pas le cas si vous faites un portrait de votre épouse. Les appareils récents proposent des réglages adaptés (les modes "scène") mais ils ne correspondent pas toujours à votre attente.
L’utilisation du format RAW est une fois de plus conseillée mais elle n’est pas absolument indispensable. Elle permet, de toutes façons, un réglage plus fin et plus subtil que le traitement du JPEG.

Netteté

La perception des contours est un phénomène physiologique très particulier. La transition entre deux plages de couleur juxtaposées ne nous paraît pas parfaitement nette même si elle l’est en réalité. En fait, notre œil a une capacité limitée à percevoir les contours.
Or, les objectifs ont une tendance naturelle à adoucir les transitions (voir le tutoriel sur les objectifs). Qui plus est, pour éviter les effets de moiré, les fabriquants d’appareil numérique sont amenés à placer devant le capteur un "filtre passe-bas" qui amplifie ce défaut de netteté. Scenario catastrophe : nous aimons les photos qui croustillent et tout contribue à générer des images mollassonnes.
Une fois de plus, les fabriquants d’appareils ont trouvé la parade en jouant avec les particularités de la vision humaine. Regardez les images ci-dessous. La première représente une ellipse de couleur sur un fond uni. L’ellipse est nette, mais sans plus. L’image suivante représente la même ellipse… un peu trafiquée. Cette fois, elle se détache bien sur le fond. On a même l’impression qu’elle s’en détache.

Image

Quelle est la différence entre les deux ? Elle est très simple, je me suis contenté de souligner avec Photoshop le contour de l’ellipse. Le bord intérieur est un peu plus sombre, le bord extérieur reprend la couleur du fond en plus clair. Appliqué avec discernement, c’est indetectable mais l’effet est garanti.

Image
Renforcement des contours : on creuse au pied du plateau et on fait un petit remblai au bord de la falaise…

La plupart des algorithmes d’ajustement de la netteté sont basés sur ce principe. Et tous les fichiers JPEG générés par les boîtiers sont traités en renforcement de netteté ! Seuls ceux réalisés en mode portrait échappent à la règle : mieux vaut ne pas mettre en valeur les rides et les petits boutons de votre modèle… A l’opposé, les modes macro, paysage ou architecture des compacts n’y vont pas avec le dos de la cuiller.
Les modes "scène" des reflex sont plus subtils. Et surtout, on peut régler soit-même l’accentuation produite par le boîtier. Si on veut faire un tirage A4, mieux vaut ne pas creuser un fossé de plusieurs pixels de large autour des plages de couleur ! Par contre, si on destine la photo a être publiée au format 800x600 sur Internet, on peut y aller : après redimensionnement, le soulignement des contours sera largement estompé.
Le réglage de la netteté peut également être fait en post-traitement. Une fois de plus, il est conseillé de travailler sur le fichier RAW. L’application est bien plus subtile sur un signal codé sur 12 bits que sur un fichier codé sur 8 bits. Et n’oublions pas que le fichier JPEG est déjà accentué. Souligner un contour déjà souligné peut générer des effets visuels désagréables.

Les logiciels de post-traitement

Tous les logiciels de traitement d’image offrent, peu ou prou, des fonctions permettant de post-traiter les images. Tous n’ont pas la même ergonomie et tous ne sont pas orientés "flux de traitement".

Qu’est-ce qu’un flux de traitement ?
Quand on rentre d’une après-midi photo, il n’est pas rare que l’on ait emmagasiné une centaine de photos. Et si l’on revient d’un voyage, on a parfois plus de mille photos à traiter !
Si l’on ne veut pas passer d’interminables soirées à faire du post-traitement, on a intérêt à procéder de façon méthodique et à utiliser un logiciel convivial… voire spécialement étudié pour traiter un "flux de photos".

La méthode que j’utilise est simple. Il en est d’autres, bien sûr, mais elle donne une bonne idée de ce qu’est un flux de traitement. J’effectue, dans l’ordre :
- une vérification de la balance des blancs (et un ajustement si nécessaire),
- une correction de l’exposition (par incrément d’un 1/3 IL) si je juge l’image sur ou sousexposée,
- le réglage du gamma : l’une des opérations les plus importantes,
- une retouche rapide de la saturation,
- la correction des défauts de l’objectif (heureusement, c’est automatique avec les logiciels récents),
- si nécessaire, le traitement du bruit (uniquement pour des photos prises au-delà de 1600 ISO),
- l’ajustement de la netteté
- et enfin, si le rendu ne me convient pas, je passe en mode "retouche locale".
Tout cela peut paraître fastidieux… Cela le serait s’il fallait répêter ces opérations pour chaque photo. Heureusement, lorsqu’on fait des photos (et c’est d’autant plus vrai depuis l’avènement du numérique), on ramène souvent des séries de clichés réalisés dans des conditions très voisines et qui sont donc justiciables d’un traitement identique.

Un logiciel de flux de traitement est donc un logiciel :
- qui permet de visualiser les fichiers RAW, de les comparer, de les trier et enfin de regrouper les photos similaires,
- qui offre une interface et des outils adaptés permettant de dérouler le processus ci-dessus de façon fluide et rapide,
- qui permet d’appliquer ensuite un ensemble de réglages à plusieurs photos,
- et surtout qui permet de retourner en arrière en cas de regret !

Les logiciels dédiés
Lightroom, Aperture, Capture NX2 ou DXO, pour ne citer qu’eux, répondent parfaitement à ces critères. Ils offrent par ailleurs d’autres fonctionnalités : classement et archivage pour Lightroom, impression pour Lightroom, Aperture et DXO, création de sites Web et de diaporama pour Lightroom et Aperture.

Photoshop n’est pas à proprement parler un logiciel de traitement de flux. C’est un extraordinaire outil de retouche mais son ergonomie ne permet pas de travailler rapidement et de façon systématique : trop d’outils, trop d’options, trop de menus…
A contrario, Lightroom, du même éditeur, est exemplaire à cet égard : chaque opération du flux fait l’objet d’une rubrique, chaque rubrique met à disposition de l’opérateur tous les outils indispensables à l’opération considérée et rien que ces outils, les rubriques se suivent dans un ordre logique et sont accessibles directement à droite de l’écran (avec un mode replié qui les réduit à un simple titre quand on n’en a pas besoin). Les outils de Lightroom sont à la fois intuitifs et subtils. Par exemple, le réglage vibrance joue sur la saturation des couleurs sans les rendre criardes : les tons déjà saturés ne sont pas calés systématiquement au maximum. Enfin, copier les réglages réalisés sur une photo pour les appliquer à d’autres est d’une simplicité enfantine. Il est même possible de présélectionner plusieurs photos pour leur appliquer en temps réel les réglages faits sur celle qui est à l’écran.

La contrepartie de cette ergonomie orientée flux est que ces logiciels offrent peu, voire pas du tout de possibilités de retouche locale (hormis le traidtionnel traitement des taches ou des yeux rouges, toujours présent). L’outil "pinceau" de Lightroom permet bien l’application locale de certains effets (luminosité, contraste, saturation…) mais il n’a pas vocation à remplacer les multiples modes de sélection rapide de Photoshop ni les U-points de Viveza ou de Capture NX2.
A l’usage, on se rend compte que c’est bien suffisant. Rares sont les photos qui nécessitent d’aller plus loin que ce que peuvent faire en une dizaine de clics Lightroom, Aperture ou DXO. Si c’est le cas, il est alors possible d’exporter directement depuis Lightroom une image au format TIF vers un éditeur externe. Une fois refermé l’éditeur externe, l’image modifiée revient sagement dans Lightroom sous la forme d’une copie modifiée. Que demander de plus !

Il y a malheureusement un "hic" : le prix… Plus cher qu’un AF-S 50mm f/1.8 mais moins cher qu’un bon zoom transtandard. Il reste qu’on est pas habitué à mettre ce prix dans un logiciel. Alors, est-ce que ça vaut la peine ?
Non si n’avez à traiter de gros batchs de photos que très occasionnellement (une fois par an en rentrant de vacances). Dans ce cas, on se débrouille avec les moyens du bord.
Par contre, si vous traitez régulièrement des séries d’une centaine de photos et que vous ramenez plusieurs fois par an 600 à 1000 photos de voyage, l’investissement est carrément indispensable. 1000 photos avec un outil mal adapté, ce sont de nombreuses soirées d’affilée enfermé face à l’ordinateur… De quoi en attraper la nausée. Avec une bonne méthode et un logiciel organisé autour de cette méthode on divise le temps passé par deux, sinon par trois. Ça fait réfléchir, non ?
Lightroom offre par ailleurs quelques fonctionnalités intéressantes :
- Il est possible de créer plusieurs versions "virtuelles" d’une photo : une en noir et blanc et une en couleur, par exemple. La photo n’est pas dupliquée sur le disque dur, ce n’est que le traitement qui lui est appliqué qui est consigné dans un fichier (quelques kilo-octets).
- Lightroom gère directement l’exportation d’une photo vers un site Web comme Flickr ou Facebook. A cette occasion, il prend en charge le redimensionnement de l’image exportée sans pour autant créer une copie de la photo à dimension réduite sur le disque dur.
Dernière modification par antonien le 09 juil. 2011, 11:46, modifié 1 fois.
Cordialement, antonien

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Calli
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Re: Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar Calli » 31 mai 2011, 22:57

:applause: Félicitations pour ce beau travail, Antonien !
Avec ces tutoriels si utiles, Nikon Lovers va finir par devenir une référence en matière de pédagogie photographique et une source d'informations incontournable. :applause:
Les années passent, les photos restent !

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Domback
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Re: Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar Domback » 01 juin 2011, 05:39

Encore un superbe travail clair et concis ! :applause: :applause:

Tu devrais regouper tes trois tutos dans "Annuaires - tutoriaux "
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Re: Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar BleuPearl » 13 févr. 2012, 20:44

salut,
merci pour le tutoriel il est très bien fait ;) mais j'ai une question: si je veux compresser une image une compression avec perte comme le fait la norme JPEG en suit faire un post traitement que puis je appliquer comme algorithmes??

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Re: Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar 5lou » 13 févr. 2012, 22:51

Passionnant et très clair. Merci Antonien !
:applause: :applause: :applause: :applause:

~5lou

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Re: Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar antonien » 14 févr. 2012, 07:00

En jpeg, tu ne peux plus retoucher la balance des blancs. Pour le reste, tu a accès à tous les réglages mais tu n'a plus que 8 bits de définition, ce sera forcément moins nuancé qu'en format raw. Ça se voit sur l'histogramme: très vite il manquera des raies.
Cordialement, antonien

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Re: Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar d6bel » 14 févr. 2012, 11:31

Beau travail,complet et pas rébarbatif pour les débutants du traitement de l'image. Dom a raison,il serait intéressant de regrouper tous tes tutoriels dans un sujet spécifique.
D300--D80--FM--COOLPIX5100--


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Re: Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar lenicolas » 14 févr. 2012, 12:58

:applause:
Bravo Anto.

Il faudrait meme "epingler" un sujet avec les tutoriaux disponibles, dans la section atelier peutetre.
Ma vie, mon oeuvre, mon site et mon blog... et mes Photos de mariage!!

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Re: Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar Skeudenner » 31 janv. 2013, 00:31

Bravo pour ces explications claires !
A lire...et même à relire :D

Jeremy

Re: Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar Jeremy » 09 nov. 2015, 16:19

:applause: Félicitations pour ce beau travail, Antonien !
Avec ces tutoriels si utiles, Nikon Lovers va finir par devenir une référence en matière de pédagogie photographique et une source d'informations CETTE FOIS UN LIEN POUR TAXI NAVETTE AEROPORT incontournable. :applause:
Je suis tout à fait d'accord avec toi!

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Re: Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar Alphonse » 09 nov. 2015, 16:28

Encore le spammer du mot inséré!

Hasta la vista Jeremy.

Cela a le mérite de faire remonter d'anciens posts :)
cordialement!
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Re: Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar 5lou » 09 nov. 2015, 21:35

Finalement, ils ne sont pas difficiles à intercepter ces spammeurs: il suffit de scruter les messages des nouveaux arrivants ...
A mon avis, les pires seraient les taupes qui se seraient introduites en douceur dans le forum et le spammeraient en Cathy mini (ou autre modèle) :twisted:
j'en soupçonnerais bien certain d'être à la solde du syndicat d'initiative de Nasbinals, de la mairie de Valflaunès voire de la maison de disques de feu Tonton Georges :mrgreen:
Le ver serait dans le fruit. Un coup à rendre fou nos gentils modérateurs :requin:

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Re: Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar Drake » 16 févr. 2016, 09:06

Un beau billet sur la façon de magnifier les images et, tout du moins, de sortir le maximum.
Cependant (et pour pinailler mais il faut aussi être précis) cela commence "mal" :? je cite :
"Le post-traitement consiste à retoucher le fichier produit par un appareil photo pour améliorer le rendu de l’image."

Or nous ne parlons pas ici de retouche mais de DEVELOPPEMENT ! C'est là toute la nuance car il ne faut pas faire l'amalgame entre DEVELOPPEMENT et RETOUCHE.

Un sujet ô combien sensible... Pour plus d'informations voici quelque chose à lire et à méditer : http://www.olivier-chauvignat-workshops ... t-retouche
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Re: Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar 5lou » 16 févr. 2016, 20:34

Sympa les lovers qui repassent sur NL :) (ton avis nous intéresse sur ce qui peut inciter à passer par NL ou à le fuir :)).
Sympa aussi la vidéo qui rappelle tant de souvenirs (lointains :vieux:) dans la chambre noire ...
Au final la frontière entre développement et retouche devient quand-même très abstraite. Je ne suis pas sûr que ce soit très important.
Je pense qu'il faut arriver à se dire qu'une photo ne représente jamais la réalité (si tant est qu'il n'y en ait qu'une seule ... mais c'est une autre histoire).
On essaie toujours de restituer au mieux (moins mal) ce qu'on a perçu avec 2 yeux devant un sujet en 3D, et donc en relief, avec un processeur d'enfer (en principe entre nos 2 oreilles :)) qui post-traite à toute allure sans nous demander notre avis (map, exposition, correction de la bdb, compensation des contrastes, ...) mais ne sauvegarde jamais aucune image, seulement les émotions importantes qui l'ont interpelé.
Et tout ça on le capte avec un seuil œil (objectif) sur un support 2D avec un capteur qui n'a pas du tout la même sensibilité que nos yeux et un appareil qui a encore moins la capacité de traitement de notre cerveau. Et on le restitue tantôt sur un écran, tantôt sur du papier ... qui, chacun, sollicitent nos yeux de façons bien différentes.
Après, dans tous les cas, on compose au mieux, comme quand on exprime avec des mots, avec des phrases, des peintures ... Et le but de la composition reste la communication: avec soi-même (pour mémoire, analyse ultérieure, étude, ...) ou avec autrui. Et comme dans toute communication, il peut y avoir de la sincérité, de la pudeur, du mensonge, de la violence, de la tromperie, du respect, de l'humour, de la caricature ... des choses que l'on "maîtrise", d'autres inconscientes qui passent "malgré" nous.
La photo ne déroge pas à cela. Finalement, on est - consciemment ou pas - guidé par l'émotion qu'on veut/voudrait faire passer, ce qui est toujours une forme de "manipulation" de l'autre puisqu'on veut lui faire éprouver/partager quelque chose qu'il/elle n'avait pas prévu (la manipulation peut être positive quand on veut faire éprouver quelque chose de positif, agréable; elle peut ne pas l'être si on veut blesser, tromper, ... ).
Une chose est sûre est que "sans" traitement (donc avec seulement celui programmé dans l'appareil, puis logiciel de visualisation, ...) le résultat risque déjà d'être très différent de ce qu'on a ressenti personnellement.
Après, on utilise ou pas des moyens techniques pour essayer de retrouver ce qu'on a perçu, qu'on voudrait faire passer.
Est-ce que je fais de la retouche ou du développement quand je fais sauter un bouton de fièvre sur un visage, quand je fais du HDR pour essayer de retrouver la dynamique que ni le capteur, ni mon écran, ni mon papier d'impression ne savent restituer, quand je fais du focus stacking pour essayer de restituer l'impression de netteté permanente que mes yeux me permettent, quand je fais une désaturation partielle, ... ??? Est-ce vraiment important? :)
Il ne faut pas (se) mettre de barrière: dans tous les cas, qu'on le veuille ou non, on transforme la réalité (ceci n'est pas une pipe, ni l'Aubrac, ni le PSL, ...). Beaucoup de personnes croient qu'utiliser un logiciel de post-traitement c'est tricher, alors que c'est juste quasi-indispensable. Quelque part, on risque là de brider de la créativité, alors qu'on a de merveilleux joujoux pour le faire :mrgreen: ?
Après c'est l'intention du photographe qui compte, avec la qualité de l'émotion qu'il a passée, et chacun en restera juge ?
Pas plus qu'avec des mots, on ne trompe longtemps l'autre (sauf si ça lui plait !!! :)).

~ 5lou

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Re: Petit tuto sur le post-traitement

Messagepar Drake » 17 févr. 2016, 22:30

D'accord à 100% avec toi 5lou.

Je voulais préciser cela comme rappel : une photo a autant besoin de développement que de retouche (bref de postraitement) pour exprimer au mieux ce qu'a voulu faire passer le photographe. De bons produits ne font pas forcément un bon plat. Mais donnez ces bons produits à un chef et vous aurez toutes les chances davoir de la grande cuisine. Pareillement pour la photo. Après tout est aussi affaire de talent et de goût :D
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