Petit tuto pour choisir son objectif

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Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar antonien » 19 mai 2011, 21:39

Le deuxième opus de la série…

Choisir son objectif

Sommaire
- le type de boîtier
- la focale, la distance mini de mise au point
- le diaphragme
- autres caractéristiques, stabilisation
- performances : vignettage, distorsion, piqué et aberration chromatique
- compatibilité

Le type de boîtier : FX, DX
Le type de boîtier n’a pas d’impact sur les caractéristiques optiques d’un objectif. Il a par contre un effet direct sur l’angle de champ couvert par cet objectif.
Commençons par un rappel. Il existe des boîtiers à capteur DX dont la taille est approximativement celle de l’ancien standard de pellicule dit APS-C (16x24 mm). Il existe des boîtiers à capteur FX dont la taille est celle de la pellicule 24x36 utilisée par les refllex de type argentique. L’influence de la taille du capteur sur le champ couvert par l’optique s’explique facilement si on considère l’image projetée par l’objectif sur le plan du capteur. Le capteur APS-C étant plus petit, tout se passe comme s’il ne retenait que la portion centrale de l’image captée par un 24x36 (les 2/3).

Image
à focale identique, le rectangle rouge montre le recadrage d’une photo au format DX par rapport à une photo au format FX

Les anglo-saxons utilisent un mot barbare pour traduire cela : l’image d’un APS-C est un "crop" de l’image que l’obtiendrait avec un 24x36 en utilisant la même optique. Ils parlent d’un "crop factor" de 1,5. Dans la presse spécialisée française, on parle plutôt de focale équivalente. On dit, par exemple, qu’un objectif de 50 mm de focale se comporte comme un 75 mm s’il est utilisé sur un boîtier DX.

La focale
C’est la caractéristique principale d’une optique. La focale d’un objectif définit l’angle de champ couvert par cet objectif :
- Une courte focale offre un angle de champ large.
- Une focale de 50mm (35mm pour un boîtier DX) offre un angle de champ voisin de 50°.
- Une focale plus longue correspond à téléobjectif. Par exemple, une focale de 300mm (200mm pour un boîtier DX) réduit l’angle de champ à une valeur voisine de 8°.
Un zoom est caractérisé par sa plage de focale. Par exemple, le 24-120 couvre une plage qui va de 24mm (grand angle) à 120mm (petit téléobjectif).

Image
angle de champ pour différentes focales pour les deux types de capteurs

La distance mini de mise au point
Il est une autre caractéristique qui a son importance et qu’on a tendance à négliger, sauf, bien sûr lorsqu’on achète un objectif macro. C’est la distance mini de mise au point. Par construction, les objectifs ne peuvent faire le point qu’au-delà d’une certaine distance. Cette distance a son importance puisqu’elle limite le "facteur de grandissement" de l’optique : un terme abscons qui caractérise la capacité d’une optique à permettre des clichés d’animaux ou d’objets de très petite dimension.
Pour faire de la macro-photographie, il est souhaitable d’avoir un objectif permettant d’obtenir un facteur de grandissement voisin de 1:1. Un objectif non macro offrira un facteur de grandissement maximum de 0.1 ou 0.2.

Les gammes de focale
Traditionnellement, on partage la gamme en deux segments principaux :
- les objectifs "grand angle" ont une focale inférieure à 50 mm (35 mm en DX) et un angle de champ supérieur à 50°,
- les téléobjectifs ont une focale supérieure à 50 mm (35 mm en DX) et un angle de champ inférieur à 50°.

La focale de 50 mm a une valeur symbolique en photographie. Elle est appelée focale standard. Historiquement, c’était la focale reine avant l’avènement des zooms. Géométriquement, 50 mm correspond à la diagonale du capteur 24x36 et 35 mm à celle d’un capteur APS-C 16x24. Techniquement, les objectifs de focale 50 mm sont relativement simples à réaliser et ont une qualité optique exceptionnelle, même à grande ouverture.
On dit parfois qu’un objectif de focale 50 mm procure un angle de champ proche de celui de la vision humaine. C’est totalement farfelu : il suffit pour s’en convaincre d’étendre les deux bras et de bouger les pouces. Faites-le, vous pourrez constater que vous voyez le mouvement de vos pouces sans être obligé de loucher. Par contre, la vision humaine n’est pas homogène sur tout le champ de vision. La vision frontale est très détaillée, la vision latérale est beaucoup plus sommaire. On reconnaît les objets situés sur le côté plus qu’on ne les voit. Disons que l’angle de champ d’un 50 mm (35 mm en DX) correspond à la partie frontale de notre champ de vision.

La segmentation de la gamme est bien sûr plus détaillée. On peut citer par exemple :
- Les objectifs "ultra-grand angle" (UGA) qui, avec une focale inférieure à 20 mm permettent d’obtenir un angle de champ supérieur à 90°. En gamme DX, cela correspond à une focale inférieure à 14 mm.
- Les "grand angle", parmi lesquels les 24 et 28 mm qui sont très utilisés pour la photo de rue (16 et 18 mm en DX).
- Les objectifs "standard", dont j’ai parlé précédemment.
- Les petits télés, avec une focale comprise entre 80 et 150 mm (55 à 100 mm en DX).
- Les téléobjectifs de longue focale, au dessus de 200 mm.
Il existe par ailleurs des objectifs à usage spécifique :
- Les fish-eyes qui donnent une vision panoramique très particulière.
- Les objectifs à portrait, avec une focale qui est en général celle d’un petit téléobjectif (85 en FX, par exemple) et qui sont caractérisés par une très grande ouverture de diaphragme de façon à obtenir un joli flou d’arrière plan (f/1.8, voire f/1.4).
- Les objectifs "macro" dont la formule optique permet une mise au point rapprochée et un grand facteur de grandissement. On trouve plusieurs focales suivant les constructeurs : 60, 90, 105 mm, voire 150 mm. Ils ont en général une ouverture maxi de f/2.8.
- On peut enfin citer les objectifs à bascule ou à décentrement, petits bijoux destinés à un usage spécialisé.

Côté zoom, l’offre est également très variée :
- Zooms "grand angle" offrant une position "ultra-grand angle" en focale mini.
- Zooms trans-standard dont la particularité est d’offrir un grand angle à la focale mini et un petit télé à la focale maxi. On peut citer par exemple le Nikkor 24-120 en FX et le Nikkor 16-85 en DX.
- Zooms "téléobjectif", comme le Nikkor 70-200 mm.
- Zooms universels, très en vogue actuellement, comme le Nikkor DX 18-200 qui combine une position grand angle à la focale mini et un téléobjectif assez long à la focale maxi. Pas de miracle à attendre : ces zooms très compacts n’ont pas la même qualité optique qu’un zoom de portée moindre ou qu’une focale fixe !
A noter une distinction qui a son importance :
- Les zooms de qualité professionnelle ont une ouverture de diaphragme constante (en général f/2.8) sur toute la gamme.
- Les zooms "amateur" offre une ouverture voisine de f/3.5 à focale mini et de f/5.6, voire même f/6.3, à focale maxi. La perte de luminosité est sensible.
Il est un panneau dans lequel tombent beaucoup d’amateurs débutants : celui qui pousse à acheter le zoom offrant le téléobjectif le plus long possible ! Il est deux ou trois petites choses qu’il faut savoir avant de se précipiter :
- Les zooms "amateur" ont de très bonnes performances jusqu’à 200 mm mais leur performance baisse sensiblement au-delà en termes de piqué et d’aberration chromatique (voir plus bas).
- L’ouverture à la focale maxi est souvent limitée à f/5.6, voire même à f/6.3 pour certains. Cela ne manque pas d’avoir un impact sur la rapidité de mise au point en autofocus, qui peut être décevante.
- Lorsqu’on fait une photo avec une longue foacle, il est une règle à ne pas négliger : si l’on veut éviter le flou de "bougé", il faut déclencher avec une vitesse supérieure à l’inverse de la focale. Ainsi, à 300 mm, il faut shooter au 1/300è avec un boîtier FX et au 1/450è avec un boîtier DX. Sachant que l’ouverture est limitée à f/5.6, cela amène souvent à monter en sensibilité… donc à avoir plus de bruit sur la photo. La fonction VR améliore la situation (voir plus bas : stabilisation) mais ne résoud pas tout.
Une photo prise avec un 200 mm et recadrée convenablement est souvent de qualité comparable à une photo prise au 300 mm !
Chacun d’entre vous a déjà entendu parler de focale… Mais connaissez-vous l’hyperfocale ?
Rien à voir avec une grande surface vendant des objectifs par packs de 12. Chacun sait que l’image procurée par un objectif a une zone de netteté limitée que l’on appelle la profondeur de champ : en deça d’une certaine distance, l’image est floue, entre la distance minimale de netteté et la distance maximale de netteté elle est nette, au-delà elle est de nouveau floue.
La profondeur de champ varie avec le diaphragme, le grandissement de l’image (le rapport entre la taille du sujet et sa taille sur le capteur) et la distance de mise au point :
- plus le diaphragme est ouvert (petite valeur dudit diaphragme), plus la profondeur de champ est faible.
- plus le grandissement est élevé, plus la profondeur de champ est faible.
- plus la distance de mise au point est grande, plus la profondeur de champ est importante.
Ainsi, une photo prise à f/1.8 a une profondeur de champ plus faible que la même photo prise à f/11. A même ouverture de diaphragme, si vous prenez la photo d’une fleur à 1 m, vous obtiendrez une profondeur de champ plus grande que si vous prenez votre photo à 50 cm.
Il est une distance de mise au point pour laquelle la distance maximale de netteté recule… jusqu’à l’horizon ! C’est ce que l’on appelle l’hyperfocale. Pratique lorsque l’on veut prendre des photos très détaillées d’un paysage.
L’hyperfocale ne dépend que de la focale et de l’ouverture du diaphragme. Elle est d’autant plus rapprochée que la focale est faible. Pour un grand angle fermé à f/8, elle est de l’ordre de 2 à 3 m. Pour un 300 mm à la même ouverture, elle est voisine du km !
Nota : ces valeurs sont données pour un capteur DX.
Le diaphragme
C’est le chiffre après la barre qui suit la focale. Il caractérise l’ouverture maximale de l’objectif. Par exemple, un objectif 50/1.8 est un objectif de 50mm de focale que l’on peut utiliser avec une ouverture de f/1.8.
La principale chose à savoir au sujet du diaphragme est qu’une valeur faible correspond à une grande ouverture et une valeur élevée à une faible ouverture. En fait, cette valeur intervient au numérateur d’une fraction qui définit le diamètre du diaphragme.
Un objectif de 50mm utilisé avec une valeur de diaphragme de 1.8 éclaire le capteur avec une ouverture de diamètre :
50/1.8 = 28 mm
Le même objectif de 50mm utilisé avec une valeur de diaphragme de 11 éclaire le capteur avec une ouverture de diamètre :
50/11 = 4,5 mm
La conséquence de cette bizarrerie est que l’on parle d’ouverture maximale pour la valeur du diaphragme la plus petite ! C’est juste une question d’habitude… Si l’on reprend l’exemple de notre 50/1.8, on peut l’utiliser à toutes les valeurs de diaphragme supérieures à f/1.8 puisqu’elles procurent une ouverture plus faible.
Dans le cas d’un zoom, le diaphragme est souvent exprimé par deux chiffres. Le premier correspond à l’ouverture maximale à la focale mini, le second à l’ouverture maximale à la focale maxi.
Exemple :
Un 70-300/3.5-5.6 a :
- une ouverture maxi de 3.5 à 70 mm,
- une ouverture maxi de 5.6 à 300 mm.

Une dernière chose à savoir : le diaphragme est constitué de lamelles disposées de manière circulaire. C’est ce dispositif qui permet de faire varier le diamètre de l’ouverture. Le nombre de lamelles est une caractéristique qu’il ne faut pas négliger. Il a une influence sur le "bokeh". Le bokeh est la forme que prennent les tâches de lumière lorsqu’elles sont hors focus. Pour avoir un bokeh harmonieux, il faut choisir un objectif qui a un nombre de lamelles suffisant : 9 par exemple.

Image
le bokeh est visible sur la gauche de la photo

Autres caractéristiques

Stabilisation
Je l’ai déjà dit : pour éviter le flou de bougé, il faut s’assurer que la vitesse de déclenchement soit supérieure à l’inverse de la focale.
Qu’est-ce que le flou de bougé ? C’est la perte de piqué (voire même l’apparition d’un flou sur toute l’image) entraînée par les imperceptibles mouvements de l’appareil pendant la durée de l’exposition. Ces mouvements peuvent être dus à la pression du doigt sur le déclencheur, à un manque de stabilité du photographe ou simplement à des vibrations de l’appareil.
Cette règle n’est pas absolue : un photographe entraîné peut la transgresser. Il faut néanmoins l’avoir en tête, surtout lorsqu’on photographie avec une longue focale. Par exemple, si on utilise un 300 mm avec un boîtier DX, la focale "équivalente" est de 450 mm. Il faudra donc déclencher au 1/500è, voire au 1/1000è si on est dans une mauvaise instable.
C’est très contraignant : c’est la raison pour laquelle les fabricants ont développé des stabilisateurs. Dans la gamme Nikon, la stabilisation est faite au niveau de l’objectif. Seuls les objectifs avec le suffixe "VR" ou "VR II" bénéficient de ce dispositif. Dans la gamme Sigma, la stabilisation est signalée par le suffixe "OS". Chez Tamron, les objectifs stabilisés sont dits "VC".
La stabilisation est supposée faire gagner 4IL. Ainsi, pour un 300 mm DX, il serait théoriquement possible de shooter au 1/30è. C’est assez optimiste… Personnellement, je me limite au 1/100è.
Par ailleurs, elle est surtout efficace lorsque le sujet est lointain. A la distance mini de mise au point, il est préférable de ne pas se fier aux déclarations marketing et de prévoir une marge supplémentaire.
Enfin, elle n’est pas instantanée. Elle se met en route lorsqu’on presse le déclencheur à mi course et il lui faut une fraction de seconde avant d’être pleinement opérationnelle. Autant dire qu’elle est de peu d’utilité si on cherche à prendre des « instantanés » à la volée.
La stabilisation est débrayable.

La mise au point et l’autofocus
Les objectifs ont en général deux modes de mise au point. La mise au point manuelle et la mise au point auto-focus. Les objectifs de haut de gamme permettent, en plus, une retouche manuelle du point lorsqu’on est en mode auto-focus.
Jusqu’à un passé récent, la mise au point auto-focus était dévolue à un moteur situé dans le boîtier qui entraînait l’optique au moyen d’un dispositif mécanique (came d’entraînement). Les objectifs modernes ont un moteur intégré et les boîtiers d’entrée de gamme sont dépourvus de moteur interne (ce qui rend inopérant l’autofocus avec des objectifs non motorisés).
De ce fait, les performances de l’AF dépendent autant du boîtier (sensibilité des collimateurs, efficacité de l’algorithme de traitement) que du moteur de l’objectif (rapidité, précision). Les moteurs à ultra-sons qui équipent la plupart des objectifs de dernière génération ont permis de grand progrès dans ce domaine.

La mise au point manuelle a retrouvé récemment des lettres de noblesse. Les objectifs Zeiss qui sont restés fidèles à une philosophie "à l’ancienne", sont dépourvus de moteur et de came d’entraînement. Voigtlander et Samyang ont emboîté le pas à la marque allemande et l’offre en optiques à mise au point manuelle est maintenant assez étoffée.
La mise au point manuelle est restée, jusqu’au milieu des années 80, le seul mode de mise au point possible. Pour faciliter cette opération, il y avait, au centre du viseur, une pastille qui permettait de juger de la précision du réglage. Deux technos coexistaient : le stigmomètre (il fallait faire se correspondre deux demi-cercles) ou les micro-prismes (on travaillait alors sur la netteté dans le rond central). Aujourd’hui, l’autofocus permet d’obtenir une mise au point rapide et précise tout en sélectionnant un collimateur qui n’est pas nécessairement au centre de l’image.
La mise au point manuelle conserve cependant ses adeptes… Il est vrai cependant qu’elle est devenue problématique sans l’aide du stigmomètre ou des micro-prismes.
Pour ceux qui veulent s’y essayer, Nikon a prévu une aide précieuse : l’indicateur de mise au point qui s’allume, dans le viseur, dès lors que l’image est nette sur le collimateur en service. Encore faut-il pour cela que l’objectif transmette les informations nécessaires à l’appareil. Ce n’est pas le cas pour tous les objectifs manuels.
Mise au point, test de profondeur de champ
Sur la plupart des objectifs, la mise au point se fait à ouverture maximum du diaphragme. Cela permet d’avoir une visée lumineuse. Le diaphragme se ferme à la valeur sélectionnée au moment du déclenchement. De ce fait, on ne perçoit pas la profondeur de champ réelle dans le viseur. Pour en avoir une idée, il faut appuyer sur le testeur de profondeur de champ, situé à l’avant du boîtier à la périphérie de la bague d’adaptation de l’objectif. Lorsqu’on presse ce bouton, le diaphragme se ferme. On peut ainsi juger de la profondeur de champ réelle… et constater l’obscurcissement de la visée !
Les objectifs très anciens (sans motorisation ni came d’entraînement), ou à l’ancienne (voir ci-dessus), ne disposent pas de cette visée à ouverture maxi.


Performances

Les performances d’une optique sont essentielles pour la qualité de l’image. On peut faire d’excellentes photos avec un boîtier d’entrée de gamme équipé d’un objectif au top niveau… et des photos très décevantes avec un boîtier professionnel sur lequel on a monté un objectif de qualité moyenne.
Les performances font donc lobjet d’un soin tout particulier de la part des opticiens et sont mesurées avec précision par les organismes de test. On peut trouver d’excellents compte-rendus d’essais dans la presse spécialisée (Chasseur d’images, Le monde de la photo). Sur le net, des sites comme photozone.de, slgear.com ou dpreview.com publient des mesures très détaillées.

En règle générale, les performances sont testées selon 4 critères :
- le vignettage,
- la distorsion,
- le piqué,
- l’aberration chromatique.
Ce ne sont pas les seuls crières de performance et il ne faut pas faire une fixation sur les chiffres mais il n’est pas inutile d’y jeter un œil avant d’acheter un nouvel objectif.

Le vignettage
Il affecte les objectifs lorsque le diaphragme est ouvert au maximum. Il disparaît dès lors que l’on ferme d’un ou de deux crans. Il se traduit par un assombrissement plus ou moins prononcé des coins de l’image. Certains lui trouve un charme discret (le côté vintage), d’autre détestent ce type de défaut. Il est vrai qu’il est peu souhaitable sur un panorama alors qu’il peut renforcer l’atmosphère intimiste d’un portrait. Il s’exprime en IL.

Image
exemple de résultat d’essais : mesure du vignettage, voir photozone.de

La distorsion
La distorsion introduite par l’objectif est visible quelque soit le diaphragme. Sur un zoom , elle varie d’une extrémité de la plage à une autre. Elle peut être en barillet ou en coussinet, voire en moustache de chat. Elle s’exprime en %. Il ne faut pas se fier à l’apparente faiblesse des chiffres. Une distorsion de 2% est très visible et n’est pas particulièrement photogénique. Heureusement, certains logiciel corrigent très bien ce défaut. Les appareils les plus récents incorporent une correction intégrée de la distorsion pour les objectifs de la marque.

Image
exemple de résultat d’essais : mesure de la distorsion, voir photozone.de

Le piqué (le pouvoir de résolution)
C’est le Saint-Graal des photographes. C’est le seul défaut qui ne peut être corrigé par logiciel. Tous les appareils, qu’ils soient d’entrée de gamme ou expert, se retrouvent à armes égales dès lors que l’on parle de la résolution d’un objectif.
Lorsqu’on photographie une série de lignes noires sur fond blanc, on s’attend à retrouver, à la distorsion près, une image reproduisant ces lignes. C’est vrai si les lignes sont suffisamment éloignées les unes des autres. Par contre, si on regarde ces lignes de près, on peut constater que leur bord n’est pas aussi tranché que sur l’original.
Si les lignes se rapprochent les unes des autres, ce défaut est de plus en plus apparent. Il arrive un moment où les lignes ne sont plus discernables et où on ne distingue plus qu’un moutonnement gris clair-gris foncé.
Ce phénomène est à la base de la mesure du piqué d’un objectif. On photographie avec cet objectif une série de mires reproduisant des lignes de plus en plus rapprochées et on détermine le nombre maximum de paires de lignes par cm que l’on peut discerner. Cette valeur est appelée MTF. La mesure est faite au centre, sur les bords et dans les coins et reproduite pour différentes valeurs de diaphragme, voire de focale si on a affaire à un zoom.
Influence du boîtier sur la mesure
Si l’objectif est de qualité standard, le résultat dépend peu du nombre de pixels du capteur (à condition, bien sûr, d’avoir un capteur d’au moins 10 Mpixels).
Pour des objectifs de haut de gamme, on observe une amélioration de la performance si l’on passe d’un boîtier de 12 Mpixels à un boîtier de 16 ou 24 Mpixels. Cette amélioration n’est d’ailleurs pas dans le rapport de la racine carrée du nombre de pixels comme on aurait pu s’y attendre. Elle montre simplement que le pouvoir de résolution de l’objectif est proche de la résolution du boîtier.
Il en va de même si l’on passe d’un boîtier DX à un boîtier FX.
Les résultats bruts de la mesure de piqué sont à peu près inexploitables par un amateur non averti. Heureusement, ils sont présentés de façon didactique par les magazines ou les sites de test :
- Soit sous forme d’histogrammes permettant de juger, d’un seul coup d’œil, le pouvoir de résolution à différentes valeurs de diaphragme au centre, sur les bords et dans les coins de l’objectif. La hauteur de la barre de l’histogramme est à comparer à une échelle qualitative (médiocre, moyen, bon, très bon, excellent).

Image

Dans cet exemple, on voit que l’objectif est de très bonne qualité. Cependant, à f/2.8, le piqué dans les coins est moins bon qu’au centre où il frise l’excellence. Entre 5.6 et 11, il est excellent sur toute l’image. A f/16, la diffraction commence à intervenir et le piqué s’en ressent.


- Soit sous forme d’une matrice colorée dont les colonnes représentent les différentes valeurs de diaphragme mesurées et les lignes le centre, les bords et les coins. La couleur d’une case indique la qualité de la mesure (rouge = médiocre, orange = moyen, jaune = bon, vert pale = très bon, vert flashy = excellent).

Image[/url]

Cette fois, l’objectif est franchement médiocre dans les coins à l’ouverture maximum. Il faut fermer à f/5.6 pour retrouver un très bonne performance sur toute l’image. La diffraction intervient à nouveau pour réduire le piqué à f/16.


Si l’on a affaire à un zoom, il y a aura autant d’histogrammes (ou de matrices) que de valeurs de focale testées.

Les résultats montrent en général que l’objectif n’est pas excellent pour tous les diaphragmes et sur toute sa gamme de focale (pour un zoom).
- La MTF est toujours moins bonne dans les coins qu’au centre,
- elle est un peu moins bonne au centre à ouverture maximale que dans la plage f/5.6 – f/11,
- elle se dégrade à nouveau aux environs de f/16 à cause de la diffraction.
Il faut cependant savoir raison garder et ne pas jeter un objectif de plusieurs centaines d’euros sous prétexte qu’il est jugé un peu mou dans les coins à ouverture maximum. Lorsqu’on ouvre le diaphragme au maximum, c’est parfois tout bonnement pour créer un flou d’arrière plan. Peu nous importe alors que le piqué dans les coins soit juste « bon » et pas considéré comme « excellent » !

Aberration chromatique
C’est la quatrième des mesures que l’on trouve sur les principaux sites de test des objectifs. Elle est liée à la dispersion des rayons lumineux à la surface des lentilles : c’est l’effet arc en ciel. L’aberration chromatique se traduit par des franges cyan ou magenta qui soulignent les zones de fort contraste. Elle est franchement génante mais heureusement bien contrôlée par les opticiens… au prix de traitements spéciaux et de lentilles faites à partir de matériaux exotiques et coûteux. Elle peut être en partie corrigée par logiciel. Elle se mesure en pixels (ou en fractions de pixel).

Image
exemple de résultat d’essais : mesure de l’aberration chromatique, voir photozone.de

Le flare
C’est un défaut fréquent… mais non mesurable. Il résulte de réflexions parasites à l’intérieur de l’objectif et se traduit par une perte de saturation (un effet voile). On peut le limiter en utilisant le pare-soleil vendu avec l’objectif.

Compatibilité

Numérique/argentique
Un mot sur la question que se posent beaucoup de photographes qui souhaitent utiliser leurs objectifs de l’époque argentique.
Il n’y a pas, a priori, de contre-indications. Bien sûr, un objectif qui n’était pas AF ne le deviendra pas par miracle sur un boîtier numérique et un objectif AF non motorisé ne pourra être utilisé qu’en manuel sur un boîtier qui ne dispose pas d’un moteur interne.
Il faut savoir néanmoins que les capteurs numériques sont plus exigeants, en matière de performance optique, que les boîtiers argentiques. C’est en partie dû au réseau de micro-lentilles qui réalise le maillage "R2VB" devant le capteur (la matrice de Bayer pour ceux qui veulent approfondir le sujet sur Wikipedia). Ce réseau s’accomode mal des rayons à forte incidence qui peuvent générer un micro-flare. Il faut dire également que, pour exploiter pleinement un capteur de haute résolution, il faut le coupler à une optique "très piquée". Heureusement, la technologie a énormément progressé et met à notre disposition une gamme très riche d’objectifs spécialement étudiés pour les contraintes du numérique.

Comprendre la dénomination commerciale d’un objectif Nikon
J’ai un objectif AI 50/1.8, à quoi cela correspond-il ? Et un AF-S DX 16-85/3.5-5.6 VR II ?
Petit lexique des dénominations les plus courantes à travers les âges…
AI : automatic indexing
Objectif qui permet au boîtier de calibrer l’optique automatiquement de façon à permettre une mesure d’exposition sans intervention manuelle. Cette indexation automatique est aujourd’hui la règle générale. Il y a 35 ans, c’était une avancée majeure.
AF : autofocus
Objectif compatible avec le mécanisme d’autofocus du boîtier. A l’époque, l’AF était réalisé par l’intermédiaire d’un moteur intégré dans le boîtier. Les objectifs AF sont également AI.
AF-D : autofocus + information distance
Objectif qui renvoie une informaton de distance de mise au point. Utile pour moduler la puissance du flash.
AF-I : autofocus avec moteur intégré à l’objectif.
Les objectifs AF-I sont également AF-D et AI.
AF-S : autofocus avec moteur à ultrason intégré à l’objectif
Une amélioration de la technologie des objectifs AF-I.

suffixe G: absence de bague de réglage du diaphragme. Le diaphragme est réglé à partir du boîtier.
préfixe DX/FX : objectif optimisé pour un boîtier DX/FX.
suffixe VR/VR II : stabilisation de première ou de deuxième génération.
suffixe IF[/f] : internal focus, technologie qui permet la mise au point de l’objectif sans faire varier la dimension de l’objectif.
suffixe ED : extra low dispersion. Matériau spécifique justifiant une augmentation substantielle du prix…
suffixe N : traitement anti-reflet « nano cristal ». Même effet sur le prix.
suffixe ASP : lentilles asphériques, encore une raison de nous faire payer plus cher.

Accessoires

Les accessoires les plus utilisés sont de deux types :
- accessoires pour la macro-photographie ou la photographie animalière (bagues "allonge", téléconvertisseurs, bonnettes),
- filtres.

Les bagues "allonge"
Ce sont de simples tubes qui ont pour seule fonction d’augmenter le tirage. Le tirage est la distance entre le plan du diaphragme et le plan du capteur. Augmenter le tirage permet de réduire la distance de mise au point mini donc d’obtenir un facteur de grandissement plus important. L’impact sur le facteur de grandissement dépend du rapport entre la longueur focale de l’objectif et l’épaisseur de la bague.
On utilise principalement les bagues "allonge" en macro-photographie.
La bague-allonge n’agit pas sur la focale mais elle induit une perte de luminosité. Cette perte de luminosité est d’autant plus forte que le gain sur le facteur de grandissement est élevé. Elle peut aller jusqu’à 3 valeurs de diaphragme !
En théorie, une bague-allonge n’altère pas la qualité de l’image. Cependant, dans la mesure où l’on utilise l’objectif à une distance pour laquelle il n’a pas été calculé, on peut constater une baisse des performances (en particulier aberration dite de "coma" à la périphérie de l’image).
Le diamètre d’une bague allonge ne dépend pas de l’objectif. Elle peut donc être utilisée avec tout type d’objectif.
La bague-allonge comporte des contacts qui permettent de conserver la connexion entre le boîtier électrique et l’objectif.

Les téléconvertisseurs
Le téléconvertisseur introduit un jeu de lentilles entre le boîtier et l’objectif de façon à modifier la focale de cet objectif. On l’appelle également multiplicateur de focale. On trouve en règle générale 3 types de téléconvertisseurs :
- les convertisseurs x1.4 (TC 14E dans la gamme Nikkor),
- les convertisseurs x1.7 (TC 17E dans la gamme Nikkor),
- les convertisseurs x2 (TC 20E dans la gamme Nikkor).
Le téléconvertisseur est surtout utilisé en photographie animalière.
Attention : le téléconvertisseur joue sur le rapport d’ouverture maximum de l’objectif (perte de luminosité).
C’est compréhensible. Supposons un objectif de 105 mm f/2.8. Le diamètre maxi du diaphragme de cet objectif est :
105 / 2.8 = 37.5 mm
Si on le monte sur un téléconvertisseur TC17E, la focale de l’ensemble passe à :
105 x 1.7 = 178.5 mm
Comme le diamètre du diaphragme reste inchangé, l’ouverture maxi devient :
178.5 / 37.5 = 4.7 = 2.8 x 1.7
La règle est la suivante : ce que je gagne en focale, je le perds en ouverture maxi. Il important de le savoir. Si vous pensez transformer votre 70-300mm en 140-600mm avec un TC 20E, mauvaise nouvelle… L’ouverture maxi va passer de 3.5-5.6 à 7-11.2. Adieu l’autofocus : il ne fonctionne plus au-delà de 6.3 d’ouverture maxi.
Autre inconvénient : comme vous ajoutez des lentilles dans le chemin optique, les performances de l’ensemble sont affectées.
Le téléconvertisseur ne joue pas sur la distance minimum de mise au point.
Le diamètre d’un téléconvertisseur ne dépend pas de l’objectif. Il peut donc être adapté à tout type d’objectif.
Le téléconvertisseur comporte des contacts qui permettent de conserver la connexion entre le boîtier électrique et l’objectif.

Les bonnettes
La bonnette est une lentille convergente que l’on fixe à l’avant de l’objectif. Son diamètre dépend donc de l’objectif.
La bonnette permet de réduire la distance mini de mise au point sans jouer sur le tirage. Approcher de plus près le sujet permet d’augmenter le facteur de grandissement. Le pouvoir grossissant d’une bonnette se mesure en dioptries.
Comme on ne touche pas au tirage, il n’y a pas de perte de luminosité (ouverture maxi de diaphragme identique). Par contre, une bonnette introduit de l’aberration chromatique et joue sur le piqué. Plutôt qu’en macro-photographie, on utilise les bonnettes en proxy-photographie.
Aucune influence sur la connexion entre boîtier et objectif puisque la bonnette se monte en face avant !

Les filtres
Les filtres sont des plaques de verre que l’on fixe à l’avant de l’objectif. Leur diamètre dépend donc du type d’objectif sur lequel on veut les monter. Il y a en gros trois types de filtres :
- les filtres UV,
- les filtres polarisants,
- les filtres neutres.
Il existe également des filtres "dégradés" et des filtres colorés mais l’avènement de la photo numérique et l’existence de logiciels de post-traitement très performants rend leur utilité beaucoup moins évidente.

Les filtres UV ont deux fonctions : ne pas laisser passer les rayons UV (bof !)… mais surtout protéger la lentille frontale de votre objectif. Personnellement, j’en ai un à demeure sur les objectifs que j’utilise le plus souvent.

Les filtres polarisants ont un effet très intéressant qu’il est impossible de reproduire au post-traitement. La lumière a une caractéristique physique très particulière : elle est polarisée. Cette polarisation joue sur la façon dont elle est réfléchie (sur une vitre ou à la surface de l’eau) ou diffractée (par la brume). Un filtre polarisant permet d’éliminer une des composantes de polarisation. Si cette composante est celle de la lumière réfléchie, vous pouvez éliminer des reflets parasites. Si c’est celle de la lumière diffractée, vous pouvez renforcer considérablement la saturation des couleurs. C’est le secret des photos avec un ciel bleu de chez bleu que l’on voit dans certaines revues.
Attention : sur un appareil numérique, seuls les filtres polarisants circulaires sont adaptés. En faisant tourner le filtre sur sa monture, on peut ajuster l’effet obtenu. Lorsqu’il est maximal, on perd bien sûr en luminosité (jusqu’à 1 IL).

Les filtres neutres : ils permettent de réduire la quantité de lumière qui parvient au capteur. Pourquoi réduire la sensibilité alors que les constructeurs sont lancés dans une course effrénée aux ISO élevés ?
Pour allonger la durée d’exposition lorsqu’on veut réaliser des effets spéciaux. Il existe des filtres ND2, ND4, ND8 et… ND400. Un filtre ND2 permet de multiplier la durée d’exposition par 2, un filtre ND4 par 4… etc…
Dernière modification par antonien le 09 juil. 2011, 11:49, modifié 4 fois.
Cordialement, antonien

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Re: Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar Bastien » 19 mai 2011, 22:36

:applause:
que dire de plus ?
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Fixes : Nikon Micro-Nikkor 60mm f/2.8 + divers objectifs anciens plus ou moins exotiques...
Trépied : Manfrotto 055XPROB + Rotule 486
Sac : Lowepro Slingshot 202 AW

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Re: Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar lenicolas » 19 mai 2011, 23:55

:applause: :applause:
Anto decidement en ce moment tu te surpasse!
Bravo!
Ma vie, mon oeuvre, mon site et mon blog... et mes Photos de mariage!!

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Re: Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar Calli » 20 mai 2011, 00:15

:applause: :applause: :applause: C'est très complet ! Merci, c'est du beau travail !
Les années passent, les photos restent !

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Re: Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar Alphonse » 20 mai 2011, 05:22

C'est copieux mais voilà de la bonne matière pour s'informer :applause:
Même si il faut un minimum de base pour accéder à toutes les notions l'essentiel est là,
cela peut permettre de mieux cibler son questionnement lorsque l'on est débutant.
Géométriquement, 50 mm correspond à la diagonale du capteur 24x36 et 35 mm à celle d’un capteur APS-C 16x24
Mon collègue Pythagore n'est pas convaincu!
Est-ce une approximation usuelle en photo ou mon approche n'est-elle pas la bonne?
cordialement!
Alphonse Charlie

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Re: Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar antonien » 20 mai 2011, 07:06

Couché Pythagore!

Oui, c'est la diagonale + de la marge pour assurer le montage. Ça date de l'époque où le tirage était physiquement la distance de la pelloche à la lentille. Il fallait assurer suffisamment d'espace pour placer le mécanisme de relèvement du miroir.
Il se trouve (cette fois Pythagore le confirmera) que ça donne par la même occasion un angle de champ de 50 degrés environ.
Cordialement, antonien

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Re: Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar philip22 » 20 mai 2011, 07:50

:applause:
Belle synthese, super travail (j'ai enfin compris ce que MTF voulait dire)

Une remarque au passage:

On dit parfois qu’un objectif de focale 50 mm procure un angle de champ proche de celui de la vision humaine. C’est totalement farfelu : il suffit pour s’en convaincre d’étendre les deux bras et de bouger les pouces. Faites-le, vous pourrez constater que vous voyez le mouvement de vos pouces sans être obligé de loucher. Par contre, la vision humaine n’est pas homogène sur tout le champ de vision. La vision frontale est très détaillée, la vision latérale est beaucoup plus sommaire. On reconnaît les objets situés sur le côté plus qu’on ne les voit. Disons que l’angle de champ d’un 50 mm (35 mm en DX) correspond à la partie frontale de notre champ de vision.
L'angle de champ du 50 fait environ 40° (*) en mode paysage alors que l'angle de champ de la vision humaine doit etre proche de 120° (en vision binoculaire). Quand on dit que le 50 se rapproche de la vision humaine, je pense qu'on fait reference au côté perceptuel des choses, cad, les distances, les formes sont respectées et conformes à ce que voit l'oeil. On est à un endroit, on prend une photo, celle ci representera fidelement ce que l'on voit de là ou on est (pas d'effet de zoom dans un sens (tele) ou dans l'autre (GA/UGA)).
enfin... je le vois comme ça
philip

*les chiffres d'angle de champ donnés en général mesurent l'angle en diagonale (dans le cas du 50 l'angle en diagonale est proche de 50°) alors que ce qui nous interesse est l'angle en mode portrait ou paysage.
Cordialement
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Re: Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar Lviatour » 20 mai 2011, 08:07

Très beau travail!!! Vraiment complet.

Je rajouterais pour la focale de 50mm comme standard que ce n'est pas tellement le champs angulaire qui la fait rentrer dans la gamme "standard" mais le fait que la perception des distances entres les différents plans restent cohérents.
Je m'explique:
Avec un 10mm tout parait plus éloigné entre le sujet en avant plan et l'arrière plan, les pièces par exemple sont perçue comme plus grande que dans la réalité.
Avec un téléobjectif de 200mm par exemple c'est l'inverse, les plans paraissent plus raprochés que dans la réalité et donc l'espace parait moins "profond".

Ce qui explique qu'en portait par exemple il ne faut si possible pas être sous les 50mm. Car le fait de montrer les choses plus éloignées les unes des autres va faire ressortir (allonger déformer) les zones proéminente du visage (nez, menton, etc...). A l'inverse une plus longue focale sera plus flatteur pour le vissage en diminuant les proéminences du visage.

Et cette règle est identique en FX comme en DX, comme la focale reste identique entre les deux formats, vu que la seule chose qui change est le cadrage.

Et donc en résumé pour moi la focale standard est le 50mm en DX comme en FX.
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Re: Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar antonien » 20 mai 2011, 13:41

@Philip: Wikipédia donne une définition du champ de vision qui me plaît. Il y a le champ d'attention, de 1 à 5 degrés. C'est celui utilisé pour la lecture. Le champ d'observation couvre environ 60 degrés. Le champ de perception s'étend sur 180 degrés. C'est le champ de la vigilance. On y perçoit la lumière et le mouvement.
Le champ d'un 50mm est donc un peu plus petit que le champ d'observation. Probablement parce que difficile à réaliser en utilisant une formule optique simple, non rétro-focus (à cause de ce fichu miroir à actionner dans l'épaisseur du tirage).
Cordialement, antonien

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Re: Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar philip22 » 20 mai 2011, 20:46

@antonien,

Le champ visuel est la zone de l’espace perçue par le regard, alors que les yeux restent immobiles (http://www.vulgaris-medical.com/encyclo ... l-987.html). L'oeil capte et le cerveau interprete. Quand tu parles d'attention, ca veut dire que derriere la capture, il y a de l'interprétation. L'objectif est ici comme l'oeil, il est sensé représenter une scene et non l'interpréter. Et si d'un oeil on a un champ visuel d'environ 60°, avec 2 yeux on arrive à 110-120° et en tournant les yeux (tête fixe), on arrive à 180°.

Pour moi le 50 reproduit ce que voit l'oeil sans grossir ni éloigner ou déformer, c'est probablement pour ça que la formule optique est plus simple. Quand on me demande de reproduire la vue qu'on a d'un point ou d'un endroit, je prends le 50 et je fais une photo panoramique en prenant plusieurs photos.

Mais bon, c'est un point de vue comme un autre
:pasmafaute:
Cordialement
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Re: Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar antonien » 21 mai 2011, 08:59

Je ne prends pas position... Je me contente de reproduire ce que j'ai lu (en l'occurence sur Wikipedia).
Si l'oeil a un champ de 60 degré, les deux yeux qui sont à peu près alignés, sauf si tu louches, ont le même champ! Quand a la zone, j'ai aussi lu qu'elle correspond à une spécialisation des téguments et leur densité au centre de la rétine. L'oeil n'est pas une maurice de Bayer. La vision instantanée sans bouger n'existe pas. Ou plutôt c'est un cone très directif avec de moins en moins de détail à mesure que l'on s'éloigné de la périphérie!
Cordialement, antonien

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Re: Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar antonien » 21 mai 2011, 11:43

En complément à ce que je dis (ou plutôt de ce que je rapporte : je ne fais que transcrire ce que je trouve sur wiki...), voici une courbe qui montre l'acuité visuelle en fonction de l'angle de vue :

Image

Je vous conseille aussi l'article sur la vision ainsi que celui sur la rétine.

Pouir ceux qui ont la flemme, il y a trois zones :
- la zone scotopique, utilisée pour la vision périphérique, tapissée de capteurs monochromes dits en "bâtonnets", sensibles au vert.
- la zone photopique, ou encore maculaire, tapissée de capteurs en "cônes" de trois types (sensibles au vert, au rouge et au bleu - chez les daltoniens, il manque un type de cône).
- au milieu de la zone maculaire, il y a la zone foveale, extrèmement dense, qui correspond à la zone d'attention (lecture, perception des détails).
Je n'ai pas trouvé de simulation de ce à quoi ça correspondrait si on pouvait figer un "instantané" de ce que transmet l'oeil, mais ça doit valoir son pesant de cacahuètes !
Avec la courbe ci dessus, ça doit être un disque de quelques degrés hyper détaillé au milieu d'une zone de plus en plus floue autour... et qui plus est monochrome à la périphérie.
Cordialement, antonien

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Re: Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar lenicolas » 21 mai 2011, 12:39

Je suis d'accord avec Antonien pour la definition du champ d'attention et du champ d'observation, ça colle avec ce que j'ai appris a l'école... et avec mon experience...
Bien sur je vois a 120°, mais quand je regarde quelque chose, je m'arrange pour le placer au centre de mon champ de vision, dans ce fameux champ d'une cinquantaine de degrés... si on pouvait vraiment observer a 180° sans bouger la tete, alors on ne verais jamais es gens tourner la tete :?

Pour le camp d'atention de quelques degrés seulement, c'est facile a verifier : quand on lit un bouquin, on ne prete vraiment attention qu'au mot qu'on est en train de dechifrer, pas a la page entiere.

Pour le 50mm, je retiens comme champ 45° (ce qui correspond je crois à l'angle de champ diagonal), et ça me permet de visualiser ce que cadrera mon 50 sans meme sortir l'appareil du sac ; 45° etant la moitié d'un angle droit, c'est facile a visualiser.

Je fais idem avec le 24mm dont l'angle de champ (diagonal) est de 90° pile poil.

Ainsi quand je trouve un sujet, je peut visualiser mon cadre et decider de m'approcher ou de reculer avant d'avoir meme sorti l'appareil du sac :mrgreen:
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Re: Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar Nico Honfleur » 21 mai 2011, 20:07

Beau travail encyclopédique, les débutant(e)s vont mieux nous comprendre... ;)
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Re: Petit tuto pour choisir son objectif

Messagepar philip22 » 22 mai 2011, 12:02

@antonien: Je ne discute pas le fait que le champ visuel est modifié par la charge cognitive, plus elle est forte, plus ce champ se réduit (c'est pour ca que j'ai séparé la "capture" de "l'interpretation")
je ne discute pas non plus le fait que 60° correspond à la zone ou les 2 yeux embrassent le meme champ (zone de perception 3D)

Je dis simplement que les yeux sont des capteurs, et que le champ capté par les 2 yeux est de 110° (et 180 si on inclue la vision périphérique)

Un objectif n'ayant rien d'intelligent, il doit rester au niveau du capteur d'information

L'objectif qui se rapproche le plus du champ visuel en termes d'angle est le fisheye (180°)
seulement il déforme

C'est pour cela que le 50, malgré ses 40° en horizontal (ou 46° en diagonal) a l'avantage de restituer les distances, les formes... proche de l'oeil. Je te laisse faire le calcul pour savoir combien de photos au 50mm il faudra prendre (avec 20% de recouvrement) pour couvrir le champ visuel.
:croispas:
Cordialement
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