C'est vrai que le numérique est moins formateur que l'argentique car il a un peu compliqué la donne en permettant des dosages plus fins des vitesses d'exposition et du diaphragme de l'objectif !
Je vais donc revenir à la préhistoire qui permet de comprendre plus facilement tous ces réglages
Surtout n'hésite pas à me dire si je ne suis pas clair !
réglage de sensibilité: à chaque fois que tu doubles la sensibilité de ton appareil, il peut prendre des photos avec deux fois moins de lumière.
L'argentique (sauf peut-être pour des appareils sophistiqués qui n'étaient pas dans mon budget
) était très formateur en ce que ses réglages ne permettaient que de doubler (diviser par deux) la quantité de lumière entrant dans l'objectif, en jouant :
. soit sur les vitesses d'exposition (1s, 1/2s, 1/4s, 1/8s, 1/15s, 1/30s, 1/60s, 1/125s, 1/250s, 1/500s, 1/1000s (au-delà à l'époque c'était plus rare
)
. soit sur les ouvertures du diaphragmes de l'objectifs: à chaque fois que tu montes d'un cran de diaphragme, tu divises par deux la quantité de lumière entrant dans l'objectif (f/1,4, f/2, f/2,8, f/4, f/5,6, f/8, f/11, f/16, f/22).
plus de détails sur l'ouverture du diaphragme
Côté sensibilité, on avait aussi beaucoup moins de possibilités qu'aujourd'hui et il fallait changer de pellicule, pour changer de sensibilité: en gros on avait des pellicules de 25 ISO (à l'époque on disait ASA, la norme était alors américaine, avant de devenir internationale), 50 ISO, 64 ISO, 100 ISO, 125 ISO, 200 ISO et 400 ISO; au-delà il fallait jouer avec les compositions des révélateurs et les conditions de révélation pour pousser jusqu'à 800 ISO, 1600 ISO, voire 6400 ISO pour les pros. Et alors, on était un peu fier du grain de ses photos qui voulait dire qu'on maîtrisait ces techniques ...). Et donc en passant de 25, à 50, 100, 200, 400 ISO, tu divises par 2 la quantité de lumière nécessaire à l'exposition correcte et tu peux donc, à chaque doublement de sensibilité, soit diviser ta vitesse d'exposition pas 2, soit fermer ton objectif d'un cran (ce qui revient à faire entrer deux fois moins de lumière).
Revenons à ton cas:
je ne sais pas quelle était la valeur de l'ouverture de ton objectif, mais ça n'a pas d'importance car tu ne l'as pas fait varier.
Pour cette valeur, tu avais donc une exposition correcte avec une sensibilité de 100 ISO et une vitesse de 1s.
Si tu doubles la sensibilité (200 ISO), tu peux avoir une vitesse 2 fois plus rapide (1/2s)
---------------------------------(400 ISO), -----------------------------------------------------(1/4s)
---------------------------------(800 ISO), -----------------------------------------------------(1/8s)
---------------------------------(1600 ISO), ----------------------------------------------------(1/15s)
---------------------------------(3200 ISO), ----------------------------------------------------(1/30s)
---------------------------------(6400 ISO), ---------------------------------------------------- (1/60s) etc ...
Le numérique "complique" un peu la donne en permettant des sensibilités, vitesses et ouvertures intermédiaires qui rendent le calcul mental moins facile, mais comme il calcule tout seul selon les principes que je viens de te dire, pourquoi s'embêter ?!
Eh bien, juste pour répondre à ta dernière question: quelle ouverture, quelle vitesse ???
Plus tu voudras une pdc importante, plus il te faudra fermer ton objectif: f/8, f/11, f/16 ?
Pour éviter le bougé, la règle empirique conseille de travailler à une vitesse plus rapide que l'inverse de la focale utilisée: plus rapide que 1/24s pour un 24mm (donc 1/30s mini), plus rapide que 1/300s pour un 300 mm (donc 1/500s mini). Les objectifs VR ont changé cette donne et tu peux travailler à vitesse plus lente, en conséquence. Bien sûr, avec un trépied tu n'as plus cette contrainte (si le sujet est immobile
).
Connaissant la règle de l'effet des doublements de sensibilité, vitesse et ouvertures, on prend rapidement l'habitude de cerner les meilleures conditions de pdv.
Exemple pour ta photo du crocodile dont l'exposition est correcte à f/4, 1/1250s, 100 ISO pour un 62mm (avec lequel tu pourrais descendre à 1/60s "sans" risque de bougé):
. tu peux fermer ton objectif de 2 "crans"(*) (f/8), et à chaque cran réduire ta vitesse de moitié, soit env 1/300s (toujours à 100 ISO, pour le 62mm)
. si par contre tu photographies un sujet très remuant (nécessitant de garder le 1/1250s) mais nécessitant plus de pdc (fermeture à f/11, donc de 3 crans, par ex), il te faudra doubler les ISO à chaque cran: ça montera à 200, 400 et donc à 800 ISO, dans ce cas et ça devrait être tout à fait correct ! Tu pourrais donc sans problème passer en ISO auto avec une sensibilité maxi de 3200 ISO, une ouverture de f/11 (en mode A) et une vitesse mini de 1/1000s, dans ces conditions de lumières.
J'espère ne pas t'avoir noyé: avec un peu de pratique, ça devient très intuitif (surtout pour un "argenticien"
)
~ 5lou
(*) attention les réflex numériques avancent par 1/3 de cran d'exposition pour un cran sur la molette de commande ... (donc essaie de retenir les crans principaux que je t'ai cités plus haut)