La vieille question RAW 14 ou 12 ?

Comme une retouche ne sauvera jamais une photo ratée, voici quelques cours concernant le cadrage, la composition, la couleur, l'équilibre et les réglages de vos appareils...
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fred74
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La vieille question RAW 14 ou 12 ?

Messagepar fred74 » 06 févr. 2018, 10:36

Tout est dans la question.

Perso c'est 14, par habitude. Ca flingue mes raffales, ca bourre mes cartes, mais bon, on a de grosses carte aujourd'hui.

Pourquoi ? Ben je me dis que dans l'avenir les technologies vont évoluer et que certainement on pourra peut-être récupérer des images réputées irrécupérables ?

J'ai trouvé un truc : ICI qui visiblement dans un cas extrême ferait la différence ? En fait difficile d'y voir clair sur cette affaire !

Que penser de tout cela ?

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Alphonse
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Re: Le vieille question RAW 14 ou 12 ?

Messagepar Alphonse » 06 févr. 2018, 16:51

En 14 bits également. Compressé sans perte.
Cela ne me gêne ni pour le stockage carte, ni pour l'ordi et le post traitement.
Vraiment pas convaincu qu'une différence soit visible ou plutôt me soit perceptible sur mes écrans et tirages.
Mais pourquoi ne pas profiter de ce plus d'infos, elles sont là même si je ne les sollicite pas forcément.
Et comme tu le dis, un jour...
On arrivera peut-être à la précision d'un moyen format argentique :)
cordialement!
Alphonse Charlie

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Re: La vieille question RAW 14 ou 12 ?

Messagepar 5lou » 06 févr. 2018, 19:20

Les 12 et 14 bits offrent respectivement 16 et 64 fois plus de nuances de couleurs qu'un jpg codé sur 8 bits.
les effets sont forcément indécelables à l'écran et même en impression car les écrans et imprimantes sont le plus souvent 8 bits.
Ca prend de l'intérêt quand on retouche ses images pour récupérer des hautes ou basses lumières. Aucun logiciel ne peut récupérer des infos qui n'existent pas (ou alors ce n'est plus de la photo).
Par compte, je pense que si on veut vraiment en tirer profit, il faut analyser le sujet et ses contrastes dans la logique "zone system" pour définir comment on va caler (manuellement) l'exposition pour avoir le maximum de nuances dans les parties qu'on veut restituer ? En automatisme, ça pourrait relèver du coup de bol. Même si tous les sujets ne présentent pas 25 IL de contraste, les meilleurs capteurs encaissent au mieux une quinzaine d'IL, il faut donc en tenir compte d'une façon ou d'une autre (réglage de l'expo, filtres, lumière d'appoint, ...).

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Re: La vieille question RAW 14 ou 12 ?

Messagepar Alphonse » 10 févr. 2018, 03:04

il faut analyser le sujet et ses contrastes dans la logique "zone system"
si tu as un peu de temps pour développer :)
cordialement!
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Re: La vieille question RAW 14 ou 12 ?

Messagepar 5lou » 11 févr. 2018, 20:29

le zone system a été mis au point par Ansel Adams, du temps de l'argentique, quand l'observation des photos se faisait "exclusivement" sur papier et qu'il fallait jongler avec les capacités de rendu des différentes "duretés" de papier et avec les conditions de développement de la pellicule pour tirer le meilleur parti de l'ensemble, en fonction de ce que le photographe voulait rendre.
Les principes sont assez simples (quand on est passé par la case argentique), mais ne sont pas adaptés à des "instantanés" (amateurs de selfies, s'abstenir :) ) :
. mesurer les différentes intensités de lumière du sujet et donc les écarts, entre ses différentes parties,
. imaginer ce que l'on veut restituer du sujet (contrastes, détails, noir complet, blanc total, ...): A. Adams classait les intensités de lumières du sujet, en 10 zones (de 0 / noir total, à 9 /blanc total) selon ce qu'il voulait faire d'un point de vue artistique,
. ensuite, en fonction de ses mesures et de ses souhaits, et connaissant les possibilités des plaques de film disponible, leurs possibilités de développement et les capacités de rendu de papier (selon leur développement ...), il fallait faire le choix de l'émulsion, du calage d'exposition, des conditions de développement, du papier et de son développemnt (la chaine de traitement de l'époque), et éventuellement de correcteurs d'exposition adaptés (filtres, lumière d'appoint, ...),
- puis mettre tout ça en pratique.

Cette gestion "holistique" peut sembler complexe, mais maitriser la chaine de traitement et agir en conséquence, reste toujours d'actualité, et c'est sans doute plus complexe aujourd'hui que du temps de l'argentique :)
Par certains côtés, c'était plus facile à gérer, car il n'y avait qu'une seule visualisation du résultat: l'impression finale.
Aujourd'hui:
. nos appareils photos sont de très bons posemètres (en mesure spot) pour mesurer les différentes intensités lumineuses du sujet, pour peu qu'on sache évaluer les IL sur la base des sensibilité/vitesse/diaphragme ...
. il faudrait toujours savoir ce qu'on veut obtenir pour régler l'exposition en conséquence,
. les possibilités de "sortie" des images sont plus nombreuses (écrans, imprimantes, web, ...). Leurs qualités sont diverses et loin d'être toujours maitrisables
. on développe les images avec des logiciels de qualités/possibilités diverses, sur des écrans et les images vont être affichées sur d'autres écrans (dont on ne maîtrise pas du tout les réglages) et si on n'imprime pas soi-même, la maitrise de l'impression peut-être un sport difficile ou cher. Et quand on a fini de traiter les images, ont les convertit dans un format beaucoup moins résolu et moins nuancé (jpg) avec un outil de conversion pas toujours contrôlable ...

On a beaucoup de possibilités de maîtrise de l'image en amont, mais très peu (et souvent avec beaucoup de dégradation) en sortie, ce qui est interpelant, quelque part. La maîtrise totale de la chaîne de traitement devient quasi-illusoire.

Pour ce qui nous intéresse (exposer au mieux en gardant un maximum de nuances), si la lumière est simple (pas de grands contrastes, lumière suffisante), les réglages et post-traitements standards suffiront à la majorité des images.
Sinon (la mariée sur un tas de charbon, ou le merle sur un tas de neige, au soleil :) ), je pense qu'il faudrait faire des tests avec son appareil pour savoir:
. quelles surexpositions on peut se permettre tout en gardant des détails dans les hautes lumières,
. quelles sous-expositions on peut se permettre tout en gardant des détails dans les ombres.
. quel niveau de bruit on peut accepter (et donc de montée en ISO)
. si les contrastes "passent" avec seulement des réglages, régler en fonction des zones (claires ou sombres) où on veut des détails,
. si ça ne passe pas, recourir aux filtres, éclairages complémentaires, diffuseurs, ...

Comme disait Fred, on n'est pas obligé de faire tout ça, mais le comprendre au moins peut-être important pour ne pas attendre de son appareil plus qu'il ne peut donner. Pour le fignolage, le photographe peut-être l'élément limitant :)
J'espère ne pas avoir le suicide d'amateurs de selfies sur la conscience, après ça, mais je doute qu'il en passe beaucoup par NL.

Il m'arrive de rêver d'un viseur qui afficherait les différences d'IL en direct entre les différentes zones de l'image... (pas comme les hybrides ou les visualisations des images des réflex, qui affichent sur un écran moyen les qualités d'un jpg très limité), mais ça c'est une autre histoire, même si c'est sans doute très faisable techniquement.

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Re: La vieille question RAW 14 ou 12 ?

Messagepar Alphonse » 13 févr. 2018, 19:11

Bravo 5lou!
Maîtrise et exposé limpide. Merci.

Et double merci car je suis retourné du côté de chez Adams et découverte de quelques pépites.
Piste de réflexion sur beaucoup de voies, celle du matériel aussi...

https://www.cinq26.com/ansel-adams-phot ... francaise/

J'avais une vision autre de l'holistique :D
http://www.holifestival.com/fr/fr/esprits-holi
cordialement!
Alphonse Charlie

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Re: La vieille question RAW 14 ou 12 ?

Messagepar 5lou » 13 févr. 2018, 20:07

Superbe et très émouvante, cette vidéo d'A. Adams, Alphonse. Je ne la connaissais pas.
Dire qu'aujourd'hui on peut hésiter pour 100g de plus ou de moins :)
En tous cas, les contrastes ne lui faisaient pas peur.
Pour la fête holi, appareil tropicalisé recommandé ;)

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Re: La vieille question RAW 14 ou 12 ?

Messagepar 5lou » 15 févr. 2018, 22:34

Sa (A. Adams) façon de noter ses mesures, ses réglages (et les conditions de développement qu'il en déduisait) est intéressante.
La technique permet simplement aujourd'hui de mémoriser les paramètres de pdv, mais les paramètres du sujet (intensités lumineuses extrêmes notamment), non. "Mon rêve" des indications de ces mesures extrêmes permettrait de juger rétrospectivement de la pertinence des paramètres de pdv par rapport aux contraintes du sujet, puis d'apprendre à les optimiser. On peut faire du bracketing pour "être sûr" d'avoir une bonne exposition, mais ça ne permettra pas de comprendre pourquoi l'une a mieux marché qu'une autre. Les écrire de temps en temps pour le faire peut ne pas être du temps perdu ... mais je m'éloigne du selfie, pardon ! :)

J'aime bien sa définition de ses photos "images d'instants éternels du monde" :)

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Re: La vieille question RAW 14 ou 12 ?

Messagepar fred74 » 03 mars 2018, 21:34

5lou, tu as bien résumé la situation :mrgreen:
Sans rire c'est la sortie qui pose un énorme problème, le Tif48 peut donner de très bons résultats sur papier mais demande un connaissance très pointue sur les réglages, très absconse pour les amateurs et demande surtout un matériel très affuté pour en tirer le meilleurs.

C'est le jpg qui manque sérieusement de profondeur de couleur. Le 8 bit est lourdement dépassé.

Déjà si on arrivait à 15/16 bit: Highcolor (Haute couleur). On gagnerait en perf.

Sachant que nos capteurs sur un raw 14 bits (qui est un lossless) équivaut à la norme : 24/32 bit: Truecolor (Vraie couleur). Il y a du boulot quand même. :(


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